La migration irrégulière des Haïtiens persiste malgré l’avancement du programme humanitaire Parole

Les Services de citoyenneté et d’Immigration des États-Unis d’Amérique (USCIS) ont fait savoir que 63 000 Haïtiens ont été  approuvés pour les six premiers mois du programme humanitaire Parole mis en place par le gouvernement de Joe Biden en janvier dernier. 50 000 ont déjà quitté le pays, ont-ils indiqué!  Malgré toutes ces avancées, le nombre d'Haïtiens voulant rentrer irrégulièrement aux États-Unis persiste. Selon Sam Guillaume, responsable de communication du Groupe d’Appui aux Rapatriés et aux Réfugiés (GARR), cette couche de la population haïtienne voulant fuir irrégulièrement le terroir, fait partie des plus vulnérables.  Dépourvus de tous moyens de subsistance, ils n’ont aucun proche capable de les financer pour un voyage légal vers l’Eldorado du continent américain.

 

Le programme humanitaire « parole », communément appelé «pwogram Biden lan » n’est pas en mesure de stopper le flux d'Haïtiens voulant quitter le pays. Les autorités bahaméennes, mexicaines et des autres îles de la Caraïbe continuent de faire face à des bateaux chargés de migrants à destination des États-Unis. Au début de ce mois de juillet 2023, les garde-côtes américains ont renvoyé 94 réfugiés haïtiens aux garde-côtes du Cap-Haitien. Selon les témoignages, ces migrants ont organisé leur voyage le 29 juin dernier à Port Magot, dans le département du Nord;  leur première  destination c’était les îles turques et Caicos. Ils ont entrepris ce voyage pour échapper à la misère, le chômage et l’insécurité, ont-ils soulevé.  C’est au large du canal de Panama que les autorités américaines les ont interceptés.

Le samedi 1er juillet 2023, 190 migrants haïtiens ont été arrêtés lors d’une opération menée par la «Royal Turks and Caicos Islands Police Force Marine Branch » et la « Royal Bahamas Defence Force » sur un bateau en bois de 40 pieds (12,1 mètres) aux îles Turques et Caïques. La semaine dernière, les autorités des Bahamas ont intercepté au large des Family Islands plus de 280 personnes dans un navire haïtien.   De cette embarcation, il y avait 178 hommes, 47 femmes, 46 garçons et 14 filles, ont annoncé les garde-côtes américains.

 

  Sam Guillaume a, pour sa part, indiqué que  le programme humanitaire établi par les autorités américaines pour freiner cette vague migratoire irrégulière sur son territoire n’a pas touché cette catégorie de personnes les plus vulnérables de la communauté haïtienne . « Il y a une forte quantité de personnes qui a été approuvée par le gouvernement américain.  Cependant ces personnes qui continuent de prendre les mers de façon risquée et très dangereuse, sont celles qui sont dépourvues d’un proche aux États-Unis. Elles n’ont pas de moyens financiers pour répondre aux différentes exigences d’un voyage légal, elles n’ont pas de sponsors et sont incapables d’en trouver un. Alors, ces gens optent par tous les moyens pour laisser un pays qui les dépouille et qui ne leur accorde aucun moyen de survie, sinon que la misère et des péripéties au quotidien. Aujourd’hui beaucoup d’Haïtiens ont déjà quitté le pays et parallèlement d’autres veulent émigrer, laisser le pays pour aller n’importe où; donc ce programme est insignifiant pour stopper ce fléau de voyage illégal    », soutient-il.

 

L’essentiel ce n’est pas de faciliter aux citoyens de quitter facilement leur territoire. Il convient entre autres de rendre stable la situation socioéconomique et sécuritaire du pays, afin de créer un mieux-être pour tous les citoyens. D’où la nécessité de résoudre le problème de l’insécurité qui ronge le pays et créer un climat de paix favorable au bon fonctionnement des activités, ajoute-t-il.

D’autre part, les autorités américaines ont renforcé les mesures autour de la frontière avec le Mexique. Depuis la levée du titre 42, le nombre de personnes tentant de traverser la frontière  a chuté.  La police frontalière recense de moins de cas, soit 3 000 – 4 000 alors qu’on recensait autrefois plus de 10 000 par jour. Par ailleurs, les autorités des Bahamas, de leur côté, annoncent qu’elles sont mobilisées pour empêcher toute personne qui tente de voyage illégal en mer. Matt Spado, officier des garde-côtes, dit qu’ils sont engagés et déterminés en ce sens.   

 

 

Oberde  Charles

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