Assassinat d'Yvrose Phidelmont, un cas qui illustre la cruauté des gangs à Carrefour-Feuilles

Depuis plusieurs semaines, le quartier de Carrefour-Feuilles à Port-au-Prince est en proie à une violence choquante perpétrée par des bandits armés basés à « Grand Ravin », un quartier voisin. Ces criminels ont ciblé des résidents paisibles dans le but d'étendre leur contrôle sur la région. Le bilan est tragique, touchant des femmes enceintes, des personnes âgées et des enfants, aucune catégorie n'est épargnée.

 

Les actes de violence perpétrés par des bandits ont semé la terreur parmi les résidents. Des centaines d'entre eux ont pris la fuite, abandonnant tous leurs effets personnels pour se réfugier dans des espaces publics ( écoles, places publiques) ou chez des particuliers. Malheureusement, Yvrose Phidelmont ainsi que des dizaines d'autres habitants n'ont pas eu cette chance.

 

Âgée de 59 ans, Yvrose Phidelmont habitait à l'impasse Léonard, à la rue Monseigneur Guilloux. Elle a été tuée dans la soirée du 13 au 14 août 2023 à l'intérieur de sa maison où elle vivait seule. Le soir de l'attaque, les bandits mettaient le feu dans toutes les maisons qu'ils ne pouvaient pas pénétrer. Cependant, tout porte à croire que madame Phidelmont a été froidement assassinée.

 

Car, sa fille Isabelle Théosmy, qui a confirmé la nouvelle, l'a apprise, elle-même, de la pire des façons. Vivant en République dominicaine, elle a été informée de la situation prévalant à Carrefour Feuilles. Après de nombreuses tentatives pour rejoindre sa mère, lorsque le téléphone a finalement été décroché,  c'était la voix d'un homme au bout du fil se présentant comme faisant partie du gang de «Grand Ravin». Il a déclaré avec des mots grossiers qu'il venait de l'assassiner.

 

En effet, Yvrose Phidelmont, cette femme sans défense, a été criblée de plusieurs balles. Le cœur lourd, Isabelle impute la responsabilité de la mort de sa mère directement au gouvernement du Premier ministre, Ariel Henry, qui n'a absolument rien fait pour combattre les gangs criminels dans le pays.

 

Cependant, cette jeune femme affligée par la disparition brutale de sa mère n'a qu'un souhait, c'est de pouvoir récupérer le corps afin de l'inhumer dignement. L'idée que le cadavre de sa maman soit livré aux charognards ou brûlé par les malfrats l'attriste au plus haut point.

 

Des dizaines de personnes se trouvent malheureusement dans cette éprouvante situation, comme cette dame réfugiée sur la place Jérémie, qui a été informée par des voisins de la disparition de 7 membres de sa famille à Savane Pistache, dont son fils de 18 ans et sa grand-mère. D'autres personnes sont jusqu'à présent sans nouvelles de leurs proches.

 

Quand cette horreur prendra-t-elle fin ? se demandent de nombreux individus. Les autorités politiques et policières font preuve d'une lenteur déconcertante, malgré les incessants appels et les manifestations des résidents de Carrefour-Feuilles, demandant aux dirigeants d'assumer leurs responsabilités en freinant les bandits de «Gran Ravin» qui les terrorisent depuis plusieurs semaines. Ce n'est que ce mercredi 16 août que les responsables de la police nationale ont annoncé avoir donné instruction de renforcer la présence des unités sur place à Carrefour-Feuilles en vue de neutraliser les gangs armés.

 

 

Esdra Jeudy 

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

0 COMMENTAIRES