La Conférence épiscopale d'Haïti lance un appel au secours à la communauté internationale

La Conférence épiscopale d'Haïti, dans une note de presse, a exprimé ses vives préoccupations face à la crise multidimensionnelle qui mine le pays et qui a de lourdes conséquences sur la  population haïtienne. Un avis que partage l'archevêque métropolitain de Port-au-Prince Max Leroy Mésidor, qui sollicite également le soutien de la communauté internationale pour aider Haïti à lutter contre le l'insécurité. 

En effet, les évêques dressent un sombre tableau de la situation catastrophique du pays, soulignant que depuis plusieurs années la population vit l'une des crises sociopolitiques et sécuritaires les plus longues et les plus cruelles. Les gangs règnent en maître et seigneur. Ces derniers occupent plus des trois quarts du territoire de la capitale. Sans le moindre risque d'être interrogés, ils volent, violent, kidnappent, tuent et incendient comme bon leur semble.

«Le crime organisé a gagné tous nos départements, tous nos diocèses et presque toutes les grandes villes du pays. La région métropolitaine de Port-au-Prince est presque entièrement contrôlée par des bandits armés, organisés en gangs. Dans le département de l’Artibonite, des points stratégiques sont abandonnés à leurs actions terroristes. La population est prise en otage par la violence impitoyable des gangs et leurs alliés», décrivant la CEH.

Les prélats dénoncent l'inaction, le silence complice des autorités étatiques, l'indifférence des dirigeants, mais également la tergiversation de la communauté internationale autour de la demande de soutien militaire. Ainsi, ils encouragent le gouvernement à prendre toutes mesures nécessaires afin de ramener un environnement sécuritaire stable sur tout le territoire.

Parallèlement, l'archevêque métropolitain de Port-au-Prince Max Leroy Mésidor réitère son appel de soutien à l'international pour supporter Haïti dans la lutte contre l'insécurité grandissante et généralisée qui entrave toutes les activités du pays, mais également celles de l'église. «Il est clair que nous ne pouvons pas lutter seuls contre un mal qui a pris tant de racines», dit-il. 

Cependant, il critique la communauté internationale qui tarde à se positionner sur la demande d'intervention militaire sollicitée par le gouvernement depuis plusieurs mois. «Les perspectives d’intervention d’une force de police internationale, bien que soutenues par l’ONU, peinent à décoller, même si, il y a quelques semaines, on parlait d'un contingent dirigé par le Kenya. Mais cette initiative s’est également enlisée dans une série de vetos croisés», a-t-il déclaré.

Plus loin, il souligne que la majeure partie de la population haïtienne attend non seulement la décision de l'international, mais aussi un soutien efficace à la Police nationale d'Haïti en matière logistique, pour freiner la violence des gangs et de retrouver une stabilité démocratique et institutionnelle. En guise de cela, il estime que le pays a grandement besoin d'un large consensus entre les acteurs politiques, les associations professionnelles et les syndicats pour rehausser réellement l'éclat de la nation.

 

Sheelove Semexant

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