Journée mondiale des enseignants

La CNEH plaide pour une éducation de qualité et inclusive

La Confédération nationale des éducateurs et éducatrices (CNEH) a célébré ce jeudi 5 octobre 2023, la Journée mondiale des enseignants et enseignantes sans fanfare ni tambour, compte tenu du contexte actuel. Cette structure en a profité pour dénoncer le fait que ce corps de métier soit traité en parents pauvres par les autorités de l'État.

À cette occasion, la (CNEH) préconise un combat global visant à changer les conditions de vie inhumaines des enseignants et enseignantes qui sont obligés de migrer à l'intérieur du pays pour fuir la violence des bandits armés. Elle dénonce également les 10 % alloués au secteur éducatif dans le budget de la République pour l'exercice 2023-2024.

En effet, les projecteurs sont braqués en cette journée sur ces professionnels de l'éducation qui se retrouvent pieds et mains liés face à l'aggravation de la crise humanitaire, malgré quelques rares ajustements salariaux, très en deçà de l'inflation galopante.

Selon la coordonnatrice, Magalie Georges, cette journée rappelle la triste réalité d'un corps enseignant déboussolé et démobilisé, qui peine à garder ses membres. Beaucoup quittent le pays pour de nouveaux horizons ou migrent à l'intérieur en raison de l'insécurité.

La Confédération nationale des éducateurs d'Haïti constate avec tristesse que certains enseignants et enseignantes sont obligés de rester en dehors de leur lieu de travail, principalement à cause de la situation socio-économique aggravée par la violence des bandes armées.

Cependant, la secrétaire du CNEH a exprimé sa volonté de faire de cette journée un moment de réflexion, mais aussi de dénonciation. Elle a souligné que le dernier budget national allouait seulement 10 % des fonds au ministère de l'Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP), ce qui remet en question l'engagement du gouvernement haïtien envers les objectifs visant à garantir une éducation de qualité pour tous dans le pays.

« C'est inadmissible que les autorités aient décidé d'allouer 10 % au secteur éducatif après tout ce que le pays a connu en termes de catastrophes et de problèmes », a fait savoir madame Georges.

Elle insiste sur l'entente qui a été trouvée entre le gouvernement, le secteur éducatif, les partis politiques et les secteurs organisés de la société civile. Cette entente portait sur plusieurs engagements, notamment l'accroissement et la réhabilitation de l'offre publique scolaire. Les signataires avaient pris l'engagement que la mise en œuvre de la politique de gratuité et d'obligation scolaire se ferait prioritairement par le biais d'un accroissement de l'offre publique d'éducation en fonction d'une nouvelle cartographie scolaire qui tiendrait compte des infrastructures disponibles et de la démographie de chaque section communale.

Toujours dans cet accord, l'État devrait mobiliser une partie des ressources allouées au secteur pour réhabiliter son réseau d'écoles nationales et de lycées de manière à en faire des établissements de référence en termes de qualité de l'enseignement dispensé. Enfin, dans le cadre de cette célébration, le MENFP entend placer cette journée sous le signe du développement personnel et professionnel des enseignants du pays, à travers quatre décisions majeures.

 

 

Gerard H Resil

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