Conflit haïtiano-dominicain : que peut faire l'OEA ?

Après avoir adopté des mesures excessives, mais qui n'ont pas pu ébranler la population haïtienne, les autorités dominicaines s'en remettent à l'OEA pour essayer de trouver une issue à la situation de tension entre les deux pays à la suite d'une prise sur la Rivière Massacre. En ce sens, une rencontre à l'extraordinaire a été tenue le jeudi 12 octobre au siège de l'OEA. Au terme des échanges, l'OEA a promis d'envoyer une mission d'expert pour évaluer les travaux. Déjà, plus d'un se demande que peut faire l'OEA dans une pareille situation où les Haïtiens ne jurent que par l'aboutissement de la construction du canal.

À travers plusieurs communiqués, le gouvernement haïtien a maintes fois précisé qu'Haïti a les mêmes droits que la République dominicaine pour exploiter les ressources naturelles disponibles le long de ses frontières, comme stipulé dans les accords et traités signés par les autorités des deux pays.

En effet, après plusieurs semaines de conflit entre les autorités dominicaines et haïtiennes, la communauté internationale, à travers l'ONU et l'OEA, se propose comme médiateur pour faciliter le dialogue entre les deux pays de l'île. Ce jeudi, une délégation de l'ONU a rencontré le chef du gouvernement pour évaluer l'évolution de la situation dans le pays, notamment en prévision du déploiement de la mission multinationale de soutien à la sécurité. Ils ont également discuté des préparatifs du côté haïtien pour accueillir la force, tout en abordant le différend entre Haïti et la République dominicaine concernant l'utilisation des eaux de la Rivière Massacre, et la disponibilité de l'ONU à mettre son expertise au service des deux parties pour trouver une solution à ce problème.

Parallèlement, lors d'une réunion spéciale de l'Organisation des États américains ce jeudi, Luis Almagro, le secrétaire général de l'organisation, a proposé une rencontre entre les deux pays pour résoudre ce conflit.

Néanmoins, l'organisation annonce l'envoi d'une mission d'experts juridiques et d'experts en canalisation hydraulique pour évaluer les différents travaux déjà réalisés. Cette mission doit produire un rapport, car il est impératif de résoudre ce conflit par le dialogue, a fait savoir le secrétaire général de l'OEA.

Pour sa part, le représentant permanent d'Haïti auprès de l'OEA, M. Léon Charles, indique qu'en vertu du traité de paix signé en février 1929 entre Haïti et la République dominicaine, les autorités dominicaines ont déjà construit 12 barrages sur la Rivière Massacre sans avoir notifié les autorités haïtiennes.

«Les travaux de ces ouvrages ont été réalisés de manière unilatérale. Ces infrastructures hydriques en fonction sur le territoire dominicain exploitent plus de 70 % des ressources en eau de la Rivière Massacre à des fins agricoles et industrielles», a-t-il soutenu devant l'assemblée.

Par ailleurs, le représentant d'Haïti soulève que la construction du canal ne s'arrêtera pas, car l'État haïtien revendique son droit d'utiliser de manière juste et équitable les eaux de la Rivière Massacre.

De ce fait, M. Léon Charles estime que le moment n'est pas propice pour Haïti de s'engager dans un conflit avec son voisin dominicain. Il est donc nécessaire de trouver une solution, comme l'a affirmé le gouvernement haïtien depuis le début des tensions en septembre dernier, faisant preuve de sagesse et de maturité, a rappelé le diplomate haïtien.

Notre rédaction a contacté le comité de gestion des travaux du canal à Ouanaminthe pour recueillir la position de la communauté internationale à ce sujet. Madame Wideline Pierre, la porte-parole, n'a pas voulu se prononcer avant une rencontre avec les autres membres du comité. Cependant, elle rappelle que, de toutes les manières, les travaux doivent se poursuivre pour acheminer l'eau vers la plaine de Maribaroux. »

 

Oberde Charles 

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