Le secteur universitaire fortement impacté par l'insécurité

La crise multidimensionnelle que connaît le pays a de lourdes conséquences sur l'Université d'État d'Haïti (UEH). Tel est le cas de l'Institut national d'Administration de Gestion et des Hautes Études internationales (INAGHEI) qui n'a pu organiser des concours d'admission cette année, en raison d'une longue période d'instabilité de toute sorte qui a empêché les étudiants d'assister aux cours et de boucler l'année académique, informe le  coordonnateur de la commission en charge de l'institution, Thadal Étienne.

En effet, la situation sécuritaire délétère impacte énormément le monde universitaire en Haïti, en dépit du fait que le rectorat de l'Université d'État d'Haïti avait modifié le calendrier des concours des différentes entités pour favoriser un maximum d'inscriptions et de participations aux bacheliers et aux postulants. Malgré cette prorogation, l'INAGHEI n'a pas organisé le concours et n'accueille pas une nouvelle promotion, en raison des étudiants qui n'ont pas pu compléter l'année préparatoire.

Cette situation résulte de l'arrêt de fonctionnement de l'institution, dû à un ensemble de différends entre les personnels universitaires, informe le nouveau doyen de la faculté, le Dr Thadal Étienne, qui indique que le nouveau conseil administratif de la faculté, dont il préside depuis environ un mois, est en train de prendre des dispositions pour favoriser un meilleur fonctionnement de l'INAGHEI.

« Nous avons programmé la reprise des activités lundi dernier. Nous n'avons pas une idée réelle de l'impact de la crise sur notre effectif, mais nous sommes en train de faire une évaluation pour avoir un démarrage complet, » dit-il.

Le coordonnateur  fraîchement installé affirme que l'insécurité qui gangrène la société haïtienne, particulièrement les récentes attaques des bandits contre la population de Carrefour-Feuilles, a affecté l'affluence des étudiants, des professeurs et du personnel administratif. Ils sont contraints de rester chez eux par peur d'être victimes de la violence des civils armés. De plus, les programmes humanitaires des pays étrangers ont également emporté une bonne partie des ressources humaines de la faculté.

« L'émigration est un phénomène mondial, en Haïti ce phénomène nous affecte considérablement. La majorité des jeunes universitaires qui ont eu une formation à l'UEH et qui sont des boursiers de l'État, des gens qui ont été formés à partir du trésor public, quittent le pays et vont mettre leurs compétences professionnelles au service d'autres pays. Ainsi, nous perdons la possibilité de bénéficier de leurs connaissances et savoir-faire. Nous savons tous que tout développement doit se faire à partir des ressources humaines et intellectuelles. Nous sommes en train de préparer des cadres qui ne seront utiles à d'autres pays, » a-t-il déploré.

En ce sens, le responsable de l'INAGHEI encourage les jeunes universitaires à mettre leurs compétences professionnelles au service de la nation haïtienne en vue de bâtir ensemble la société dont ils rêvent tous. il demande à l'État haïtien de faire le maximum d'efforts pour accorder la priorité à l'intérêt général et d'assumer ses responsabilités envers la société haïtienne afin que les citoyens aient envie de rester dans leur pays d'origine.

 

 

Sheelove Semexant 

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