Vers la réforme et la modernisation de la fonction publique territoriale en Haïti

À l'occasion du mois de l'urbain promu par les Nations unies en octobre, le Bureau national de l'Ordonnateur du Fonds européen de développement (BONFED), en collaboration avec le ministère de l'Intérieur et des Collectivités territoriales (MICT), Expertise France (EF), avec le soutien financier de l'Union européenne, s'est tenue la 6e édition de Urb'Kafé autour d'une conférence-débat sur le thème : « Réformer et moderniser la fonction publique territoriale : une étape décisive pour une gouvernance urbaine efficiente. »

Au cours de cet atelier, qui s'inscrit dans le cadre du programme Urbayiti du 11e FED, qui est également un programme de l'État haïtien visant à renforcer la gouvernance urbaine et la capacité de résilience des villes et des populations urbaines dans le pays, des panélistes, dont la coordonnatrice de la direction du ministère de l'Intérieur et des Collectivités territoriales, Sharina Lochard, l'expert en gouvernance locale auprès de MICT et des maires des Cayes et de Jérémie, Jacques Philippe Mondésir, l'ex-mairesse des Cayes, Sylvie Rameau, et Kafarreli Chevalier, représentant de la société civile, ont eu des échanges portés sur l'importance de la réforme de la fonction publique territoriale dans la société haïtienne.

Pour servir l'intérêt général et le développement urbain en Haïti, les collectivités territoriales ont besoin d'expertise dans plusieurs domaines (l'administration, l'aménagement et la gestion du territoire, la gestion du personnel, la formation, la fiscalité locale, le respect des règles environnementales, a souligné l'urbaniste Sabine Malebranche.

En ce sens, le ministère de l'Intérieur, dont le rôle est d'accompagner les collectivités, a mis en place une série de mesures et d'initiatives pour appuyer les collectivités territoriales, en particulier les communes, dans leur mission dans l'application des dispositions légales concernées.

Depuis 2009, le ministère de l'Intérieur a mis en place une politique visant à organiser le renforcement des administrations des collectivités territoriales afin d'améliorer de manière durable les services qu'elles ont à offrir aux communautés locales. L'objectif de la réforme de la fonction publique est d'améliorer la capacité à desservir les citoyens grâce à du personnel stabilisé, formé et compétent, a lancé pour sa part, la coordonnatrice de la direction des collectivités territoriales, Sharina Lochard.

Parallèlement, elle a mentionné qu'au cours des années 2020 et 2021, on comptait 18 059 autorités locales et agents locaux, 147 administrations municipales (149 créées) et 572 sections communales, 6 177 autorités locales, dont 441 maires, 1736 CASEC et environ 4 000 ASEC et DV, 11 310 agents municipaux, dont 65% occupent les fonctions de voiries et 25% occupent des fonctions clés (encadrement), 572 secrétaires exécutifs des CASEC.

« À l'échelle locale, la fonction publique territoriale est le socle rendant possible la société inclusive et prospère dont nous rêvons », a tenu à indiquer madame Lochard.

En ce qui a trait aux défis auxquels la fonction territoriale fait face, M. Kafarreli Chevalier a soulevé que les ressources financières sont limitées, la corruption reste un mal endémique, l'éducation et les compétences doivent être prises en compte tout comme la gestion efficace des ressources, la sécurité afin de mieux favoriser la participation citoyenne.

Soulignons que la stratégie du ministère de l'Intérieur et des Collectivités territoriales repose sur trois types d'actions : développer des partenariats avec les acteurs non étatiques intervenant dans le secteur en vue d'une optimisation des actions entreprises au bénéfice des collectivités territoriales. Structurer et institutionnaliser les administrations territoriales et encourager/favoriser l'autonomie des collectivités pour une plus grande responsabilisation des élus locaux dans leurs domaines de compétence traditionnelle.

 

Vladimir Predvil

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