Conflit haïtiano-dominicain : Haïti continue de garder son côté de la frontière fermée

Ce lundi 16 octobre, après près d'une semaine de réouverture de la frontière du côté dominicain, les portes de la frontière ont été fermées du côté haïtien. Les activités commerciales sont encore au point mort au pont reliant les deux pays. Le dimanche 15 octobre, les autorités locales de Ouanaminthe ont par ailleurs autorisé les commerçants haïtiens à récupérer leurs marchandises et autres matériels de service entreposés au marché de Dajabon.

L'agent intérimaire de la ville de Ouanaminthe, Demetrius Luma, se dit déterminé à voir poursuivre et achever les travaux du canal qui sera rattaché à la Rivière Massacre, qui doit alimenter en eau la plaine de Maribaroux, une énorme source de richesse pour le département du Nord-Est. « Les paysans ont pris cette initiative, et nous sommes de leur côté. On doit continuer les travaux jusqu'à rendre disponible l'eau pour irriguer les terres et les jardins des cultivateurs », a-t-il martelé.

En ce qui concerne la réouverture de la frontière du côté haïtien, le premier citoyen de la commune a fait savoir que les autorités des deux pays doivent d'abord discuter autour d'une telle décision. « Le président dominicain a fermé les portes de ses frontières sans aucune explication. Nous ne pouvons pas tolérer une telle attitude. La population haïtienne a bien compris ce message, voilà pourquoi nous avons décidé de rester fermes, et nous n'allons pas rouvrir nos frontières sans une table de dialogue entre les autorités des deux pays. En ce sens, les autorités de l'État central doivent s'impliquer dans de bonnes négociations tout en prenant en compte la réalité des Haïtiens qui vivent et pratiquent le commerce au niveau des différentes zones frontalières », a-t-il ajouté.

Entre autres, M. Luma croit qu'il y a un ensemble de revendications qui doivent être soumises aux autorités dominicaines bien avant une reprise des échanges commerciaux avec Haïti. « Pour l'instant, nous n'avons pas encore rédigé un cahier de charge, mais nous voulons un commerce plus équitable entre les deux pays. Les autorités dominicaines doivent acheter une part de notre production, et nous devons également énumérer quel type de produits nous devons importer lors des échanges. Les Haïtiens doivent parallèlement acheter des produits de qualité, et la République dominicaine ne doit pas produire des produits uniquement pour Haïti, sans aucun respect des règles sanitaires et de consommation. Nous voulons en ce sens les contributions du ministère de la Santé publique, du Commerce et de l'Industrie, a soulevé le maire de la ville de Ouanaminthe. » A fait savoir l'édile de Ouanaminthe.

Il plaide pour le respect des droits des citoyens haïtiens, tant au niveau de la frontière que pour ceux vivant en République dominicaine. Concernant le test biométrique imposé par les autorités dominicaines aux commerçants haïtiens, il précise que la prise de ces données n'a pas été faite sur le territoire haïtien.

Ce dernier appelle le gouvernement à prendre ses responsabilités pour défendre les Haïtiens et négocier de manière solide et efficace avec les autorités dominicaines afin de renouer en toute souveraineté de très bonnes relations commerciales et diplomatiques avec le pays voisin.

Le ton se durcit de plus en plus en Haïti, l'administration communale de Thomassique interdit l'entrée des produits dominicains sur le territoire national via cette commune. « Toute transaction de produits en provenance de la République dominicaine est considérée comme contrebande, et cette dernière est une infraction prévue et punie par le code douanier haïtien en ses articles 227 à 238 », a fait savoir la Mairie de Thomassique dans un communiqué.

 

 

Oberde Charles 

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