Selon l'accord du 21 décembre 2022, signé entre le docteur Ariel Henry, des acteurs de la classe politique et du secteur privé, ce 7 février 2024 marque la fin du pouvoir du locataire de la primature à la tête du pays. Depuis la publication de l'accord dans le journal officiel du pays, aucun des grands projets n'a été réalisé. En revanche, le vide institutionnel et l'instabilité politique persistent. De ce fait, à Port-au-Prince et dans des villes de province, des protestataires réclament la démission du docteur Ariel Henry.
Ce 7 février 2024, c'est un pays en ébullition ! Des mouvements de protestation sont lancés dans différentes villes du pays pour exiger le départ du chef du gouvernement, qui a passé 30 mois au pouvoir. Selon les protestataires, le neurochirurgien doit quitter le pouvoir suite aux négociations avec les acteurs politiques, où il a été convenu que son pouvoir devrait prendre fin à la date du 7 février, selon l'article 20 dudit accord.
«Considérant les défis auxquels le pays est confronté en termes de sécurité publique, de conditions sociales et humanitaires, de réforme constitutionnelle, de renforcement de l'État de droit, de réforme économique et de création de conditions pour des élections libres et équitables, et surtout la nécessité de s'assurer que les réformes et les progrès se traduisent par un changement stable à long terme pour les citoyens Haïtiens, les signataires du présent Consensus conviennent que la période de transition englobera les nouvelles élections générales qui se tiendront en 2023 et l'entrée en fonction d'un Gouvernement nouvellement élu le 7 février 2024», stipule le document.
Pour certains, on doit se référer à la constitution malgré l'absence d'un parlement et pour d'autres, il suffit de passer par un gouvernement d'entente nationale qui trouverait sa légitimité d'un dialogue entre les différents acteurs de la société civile, de la classe politique et du secteur économique.
Critiquant le bilan désastreux du Premier ministre, les protestataires dénoncent la remontée de l'insécurité qui a largement contribué à la longévité du chef du gouvernement au pouvoir. «Ariel Henry a profité de l'insécurité pour ne pas organiser les élections. Il a boycotté les négociations avec les acteurs afin de rester au pouvoir. Il n'est pas digne de rester à la tête du pays. Il doit plier bagages et permettre à la population de repenser les choses», a martelé l'un des manifestants contre le régime en place à Pétion-ville.
Parallèlement, des responsables de partis et d’organisations politiques considèrent comme échec la signature de l'accord du 21 décembre. Ils soulignent en effet qu'aucune des promesses du Premier ministre n'a été respectée, principalement celles prévoyant l'organisation des élections durant l'année 2023 et les principales attributions du Haut Conseil de la Transition (HCT). Par contre, c'est la détérioration totale du climat sécuritaire, de l'instabilité politique et des conditions de vie de la population haïtienne, ont-ils conclu.
Oberde Charles