Brutalité policière : le CADDOH envisage de porter plainte pour tentative d'assassinat sur le journaliste Jean Marc Jean

Le collectif des avocats pour la défense des droits humains (CADDOH) compte déposer dans les jours à venir une plainte pour tentative d'assassinat et commencement d'exécution sur le journaliste Jean Marc Jean au cabinet d'instruction et à la direction générale de la police nationale IGPNH. Cette plainte vise directement les policiers de l'unité UDMO qui étaient à bord du véhicule immatriculé 1-01152, qui de manière délibérée ont tiré une grenade lacrymogène sur le journaliste durant la couverture de la manifestation antigouvernementale du 07 février 2024.

 

Depuis quelque temps, les travailleurs de la presse deviennent la cible des policiers mal intentionnés intégrant l’institution policière. À maintes reprises, ils ont été victimes de brutalités policières lors des manifestations antigouvernementales, même si pour cette fois il ne s'agit pas de brutalité policière, mais de tentative d'assassinat selon le coordonnateur du CADDOH, Armel Remy.

 

Le défenseur des droits humains condamne l'attitude inhumaine de ces policiers qui, sans aucune réflexion, maltraitent des professionnels de la presse dans l'exercice de leur fonction. Selon lui, il est grand temps que cela change, et c'est aux journalistes eux-mêmes de prendre certaines mesures afin de forcer l'institution policière à les respecter. « Je proposerais aux membres de la corporation journalistique de bouder les invitations de l'institution policière, car il n'est pas normal que ces policiers vous maltraitent de la sorte une fois sur le terrain, tandis qu'ils ont besoin de vous lorsqu'ils ont besoin de faire leur bilan. »

 

Aujourd'hui, près d'une centaine de journalistes venant de plusieurs médias ont contraint le porte-parole de la police nationale d'Haïti, Garry Desrosiers, lors d'une rencontre avec la presse à se rendre au chevet du journaliste blessé, sur le point de perdre la vue, à dire clairement quelles seront les sanctions réservées à ce policier, car la liberté de la presse est garantie par la constitution amendée de 1987 en son article 28-1.

 

Le CADDOH rappelle aux autorités haïtiennes que la presse libre constitue l'un des piliers de la démocratie en Haïti, et qu'il est inacceptable que des agents de l'ordre ne respectent pas l'abécédaire de la démocratie.

 

 

Enfin, les travailleurs de la presse en Haïti rencontrent beaucoup de difficultés à exercer librement leur métier. Hormis le manque de ressources financières, ils subissent des menaces et des assassinats dans l'exercice de leur fonction. On se souvient de Maxiben Lazare, Dumensky Kersaint de la radio télé INUREP, Rico Jean, et Paul Jean Marie. À côté des cas d'assassinat, il est bon de rappeler les cas de kidnapping dont ceux de Jean Thony Lorthe, Blondine Tanis, Barnate Daniel.

 

Gerard H. Resil

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