La POHDH appelle à l'action contre la crise politique et sociale

La commémoration des 38 ans du 7 février, date emblématique marquant la chute du régime dictatorial en Haïti, est teintée d'une profonde préoccupation cette année. Le pays, en proie à une crise politique et sociale dévastatrice, se trouve dans une impasse institutionnelle alarmante, selon la Plateforme des Organisations haïtiennes de Droits Humains (POHDH).

 

La POHDH rappelle que, depuis 1986, le 7 février symbolise l'espoir du peuple haïtien pour une démocratie véritable, respectant les droits et la dignité de tous. Cependant, aujourd'hui, la réalité est sombre. Haïti est plongée dans un chaos politique.

 

«Trente-huit ans plus tard, le pays se retrouve dans un bourbier politique exsangue, où les institutions de l'État n'existent pas. Il n'y a pas de parlement, la justice est bancale et le pouvoir exécutif n'a qu'un Premier ministre de facto qui tient le pays otage depuis plus de 2 ans en complicité avec ses acolytes,» déplore cette structure.

 

Plus loin, la POHDH pointe du doigt les choix politiques opérés depuis l'arrivée au pouvoir du régime du PHTK en 2011, exacerbant la situation actuelle. « La situation chaotique que nous vivons aujourd'hui est le résultat des choix politiques faits dans le pays depuis l'arrivée au pouvoir du régime du PHTK lors des élections de 2011, après que le Core-Group a décidé d'imposer l'ancien président Michel Martelly et le régime PHTK au sommet du pays.»

 

La POHDH indique que depuis plus de deux ans, le Premier ministre n'a rien fait pour améliorer la situation alors que la crise ne fait que s'aggraver. « Le pays est plongé dans un désastre politique, social, et économique sans précédent. L'insécurité envahit le terrain, avec des massacres répétés, rendant les déplacements des gens impossibles. 250 000 personnes ont été contraintes de quitter leurs foyers pour échapper aux balles des bandits qui agissent en toute impunité. Les conditions de vie de la population continuent de se détériorer, avec la faim et le chômage généralisés,» alerte-t-elle.

 

Par ailleurs, la plateforme dit prendre note des manifestations organisées à Port-au-Prince et dans d'autres villes du pays du 5 au 7 février 2024, elle dénonce la répression brutale exercée par les forces de l'ordre à l'encontre des manifestants, en violation flagrante de la Constitution de 1987.

 

La POHDH en appelle à la mobilisation contre la pauvreté et l'insécurité, tout en exhortant la population à rester vigilante face aux manœuvres politiques. Elle rappelle au gouvernement et à ses alliés que l'accord du 21 décembre est caduc et les presse de trouver des solutions réelles à la crise qui sévit dans le pays.

 

 

Esdra Jeudy 

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