Haïti - insécurité

Assassinats, incendies et déplacements massifs secouent le pays

Les actes de violence se sont intensifiés en Haïti au cours de ces derniers jours. Les bandits armés ont assassiné Robert Lector, un policier issu de la 31e promotion de la Police nationale, le mercredi 14 février. Le corps sans vie de 5 personnes a été retrouvé au cours de cette même journée, et environ une dizaine de personnes ont été tuées, des maisons incendiées au cours des affrontements entre les gangs rivaux à l'entrée nord de la capitale.

Les civils armés continuent de faire régner la terreur au sein de la population, en faisant grossir quotidiennement le lot des personnes tuées et déplacées, tout en élargissant leurs tentacules vers de nouveaux territoires et en assiégeant davantage les citoyens, qui subissent incessamment les assauts des bandits, tant dans la région métropolitaine de Port-au-Prince que dans les régions reculées.

Dans la journée du mercredi 14 février 2024, Lector Roobens, un policier issu de la 31e promotion de la Police nationale d'Haïti (PNH) et membre de l'unité SWAT, a été abattu non loin du stade Sylvio Cator à Port-au-Prince. Selon le Syndicat de la Police nationale d’Haïti (SYNAPOHA), l’agent Lector a été atteint d’au moins 8 projectiles.

Dans la soirée de ce mercredi, les cadavres de 5 personnes assassinées par balles ont été retrouvés à la rue Oswald Durand, non loin de la Faculté de Médecine et de Pharmacie (FMP) de l'Université d'État d'Haïti. Selon les informations, cet acte criminel a été commis par des individus circulant à bord d'un véhicule Land Cruiser Toyota portant le logo de la PNH.

Plusieurs blessés par balles ont été enregistrés lors du déroulement de la deuxième journée des festivités carnavalesques à Port-au-Prince. Cet incident est survenu suite à des rafales d’armes automatiques en provenance de Bel-Air, un quartier dirigé par le chef de gang de Kempès.

Dans la commune de Carrefour, les citoyens continuent de subir les assauts des bandes criminelles. Les caïds ont assassiné près de 8 des habitants, puis incendié des maisons dans des quartiers tels que Rivière Froide, « Ti bwa dòm », Mont Sinaï entre autres. En réaction, des membres de la population ont tué, puis lynché de présumés informateurs des bandits. Parmi ces victimes figure l'ancien membre du Conseil d’administration de la section communale de Thor, Jean Michel. Il est accusé d'être de connivence avec les bandits qui répandent la terreur dans la localité. Ils affirment avoir trouvé des preuves dans les échanges téléphoniques entre l’ancien CASEC et les hommes armés.

À l'entrée nord de la capitale, dans la plaine du cul-de-sac, des affrontements meurtriers entre les groupes armés à Fourgy, Terre noire, Blanchard, Marin, Sibert, Duvivier, Sarthe, Rue Germain ont augmenté la désolation au sein de la population. Des centaines de citoyens ont été contraints d’abandonner leurs maisons pour échapper aux assauts des bandits.

Ces actes de violence ont été soldés par des morts et des blessés parmi les membres de la population. Des maisons ainsi que des champs totalisant 8 hectares appartenant à la compagnie du Rhum Barbancourt ont été incendiés. Cette attaque a forcé la fondation à suspendre ses activités pour les habitants des zones voisines.

Suivant les dernières données de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), environ 10 000 personnes ont abandonné leurs maisons en 10 jours en raison de l'escalade de la violence à Port-au-Prince. Parmi ces réfugiés, 9 900 nouveaux déplacés proviennent plus précisément de Bon Repos, Carrefour, Cité Soleil et Tabarre.

 

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