Haïti/ Mobilisation

Des militants ont encore gagné les rues

Des dizaines de militants ont foulé le macadam ce 15 février pour dénoncer une fois de plus le gouvernement, qu'ils estiment ne pas avoir de plan pour stabiliser le pays. En deux branches, l'une au Champs de Mars et l'autre à Delmas, plusieurs activistes politiques ont dénoncé la passivité de l'État au cours des dernières années. Pour le représentant du collectif des partis signataires de l'accord Montana (KPSAM), Iswick Théophin, le départ sans condition du Dr Ariel Henry serait l'option idéale pour sortir le pays de cette impasse.

En milieu de journée du 15 février, au carrefour de l'aéroport souvent appelé carrefour résistance, le mouvement de protestation a été lancé après une cérémonie vodouesque, où des protestataires ont érigé des pneus enflammés non loin de la station Bon-Repos route 9, ce qui a paralysé à un certain moment la circulation.

Après cet acte, des représentants de plusieurs structures comme Leonard Jean Renal Nau pour Kri Nasyonal, l'ex-Sénateur Moïse Jean Charles «Pitit Dessalin», entre autres, ont commencé à avancer tout en dénonçant la mauvaise gouvernance des autorités au sein de l'État.

Des policiers du corps d'intervention et de maintien de l'ordre (CIMO) ainsi que ceux de l'unité départementale de maintien de l'ordre (UDMO) ont dispersé la foule après avoir fait usage de gaz lacrymogène en direction des manifestants. Suite à l'intervention des agents, l'un des militants a été blessé. 

Présent dans ce mouvement, le numéro 1 du parti «Pitit Desalin», l'ex-parlementaire Moise Jean Charles, a sévèrement critiqué les policiers, les accusant de brutalité ces derniers temps, où plusieurs citoyens ont été victimes de leurs agissements, dont  journaliste Jean Jean Marc, qui a perdu l'un de ses yeux à cause d'une bonbonne de gaz lacrymogène tirée par un policier.

Par ailleurs, ce dernier a appelé la population à se joindre aux différents mouvements visant à retirer Ariel Henry de la primature, tout en rappelant aux policiers qu'ils doivent respecter leur mission qui est de protéger et de servir la population.

De son côté, le représentant du KPSAM, Me Iswick Theophin, a qualifié les interventions policières lors des mouvements revendicatifs de faiblesse institutionnelle et de manque de professionnalisme des membres de la PNH. Il a également souligné que la communauté internationale se réjouit de cette situation, bien que des centaines de compatriotes aient été déplacés de leur quartier à cause des gangs, et que d'autres aient été tués et blessés lors d'attaques de malfaiteurs. Le défenseur des droits humains a mentionné que l'insécurité est l'une des preuves démontrant l'incapacité de ce gouvernement à diminuer la souffrance des Haïtiens depuis environ deux ans.

 

Veron Arnault

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

0 COMMENTAIRES