Aucune annonce officielle du gouvernement dominicain n'a interdit aux détenteurs d'un passeport haïtien d'entrer sur son territoire, selon le responsable de la Fondation Zile, Edwin Paraison, qui demande aux autorités dominicaines de confirmer ou d'infirmer cette information.
Le responsable de l'organisation binationale de défense des droits humains souhaite que l'information concernant la décision du gouvernement dominicain d'empêcher les Haïtiens résidents aux États-Unis, ainsi que les détenteurs d'un passeport haïtien, de franchir la frontière ne soit pas confirmée. Dans le cas contraire, M. Paraison invite les responsables dominicains à reconsidérer cette décision afin de faciliter le passage des ressortissants vers d'autres pays.
De son côté, le porte-parole du Groupe d'Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR), Sam Guillaume, se dit offusqué par l'annonce de cette décision qui pourrait interdire aux Haïtiens possédant une carte verte de transiter en République dominicaine, en raison de la violence accrue des civils armés dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, qui met la population en alerte.
Le défenseur des droits humains rappelle que des compagnies aériennes ont déjà effectué divers vols en direction du pays dans le but de permettre aux ressortissants étrangers de laisser le sol national et qu'une telle décision témoigne de la faiblesse de la diplomatie haïtienne qui semble incapable de défendre les intérêts de ses citoyens. « Il est inconcevable que des entreprises étrangères puissent organiser librement des vols vers Haïti et interdire aux citoyens de ce pays de s'embarquer à bord de leurs avions, alors qu'ils ne font que transiter », a déclaré M. Guillaume.
Il est regrettable que les mauvais traitements infligés aux migrants haïtiens en République dominicaine, ainsi que cette décision, ne parviennent pas à sensibiliser les Haïtiens ni leur gouvernement pour changer la donne et redorer l'image du pays. « Nos dirigeants ne font pas preuve de conscience patriotique et ne prennent pas les mesures nécessaires pour inciter la population à rester chez elle et à développer le pays », a-t-il ajouté.
Le porte-parole du GARR estime que la communauté internationale est témoin de cette action et devra prendre les décisions qui s'imposent face à cette situation. « Ce que nous vivons devrait inciter la République dominicaine à nous venir en aide, compte tenu de ce que nous représentons en termes de marché commercial pour notre pays voisin », a-t-il conclu.
Sheelove Semexant
