HAITI / INSÉCURITÉ

Plus d'une douzaine de pharmacies incendiées par des bandits dans la capitale

Plus d'une douzaine de pharmacies ont été incendiées par des bandits dans la nuit du 25 au 26 mars à la rue Monseigneur Guilloux, non loin de l’hôpital universitaire d’État d’Haïti (HUEH), communément appelé « Lopital Jeneral ». Déconcertés, plusieurs des propriétaires dénoncent la passivité des dirigeants qui, jusqu'à présent, n'ont pas pris de mesures pour reprendre le contrôle de la situation.

En effet, le 25 mars, des bandits armés ont progressé jusqu'à la rue Saint-Honoré, en passant par la Rue du Centre, où ils ont incendié le centre éducatif des Frères Nau. Une vidéo circulant sur les réseaux montre une bonne partie de l'établissement en feu.

Toujours dans la même soirée, les malfrats ont saccagé des pharmacies dans la rue Monseigneur Guilloux, incendiant plus d'une douzaine d'entre elles. Selon les témoignages, ils ont passé plus de quatre heures à opérer dans cette zone à proximité de l'HUEH.

Ce 26 mars, des pharmaciens et des propriétaires visiblement désorientés sont venus constater et récupérer les matériels qui n'ont pas été brûlés. Une dame, en larmes, essaie de ramasser quelques-uns des médicaments que les flammes ont épargnés, critiquant sévèrement les autorités de l'État pour leur manque d'action.

« J'avais trois pharmacies et un dépôt de boissons gazeuses. J'ai absolument tout perdu à cause de ces malfrats », a déclaré une autre dame ravagée, exprimant des inquiétudes pour son avenir, car elle n'a pas d'autre source de revenus.

Dans les parages, des citoyens qui habitaient encore cette zone fuient à toute allure pour éviter de devenir les prochaines victimes des gangs. Accompagnée de ses deux enfants, une jeune femme porte une mallette sur sa tête et indique qu'elle se rend chez un proche à la commune de Pétion-Ville, mais elle ne sait pas combien de temps elle pourra y rester.

En ce qui concerne cette tragédie, les responsables de l'Association Médicale haïtienne (AMH) déplorent la paralysie des activités sanitaires dans la capitale, notamment avec la fermeture d'au moins une quinzaine de centres hospitaliers. Le Docteur Ardouin Louis Charles a condamné le pillage des hôpitaux et le vol de matériel vital pour sauver des vies.

Parallèlement, toujours dans l'après-midi du 25 mars, les bandits du village de Dieu, membres du regroupement criminel dénommé « Viv Ansanm », ont saccagé les locaux de l'École Nationale des Arts (ENARTS) à la rue Monseigneur Guilloux. Cependant, des citoyens espèrent que les vaillants policiers, qui tentent de plus en plus de repousser les criminels, reprennent le contrôle de la situation.

 

Veron Arnault

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