Haïti-Crise

Les attaques armées forcent les habitants à fuir massivement la capitale

Un rapport du Bureau des droits de l'homme des Nations unies souligne l'urgence d'une action immédiate face à la crise dévastatrice en Haïti. Parallèlement, l'Organisation internationale pour les migrations dénonce la recrudescence des attaques armées dans la Zone métropolitaine de Port-au-Prince. Cette escalade de violence a provoqué d'importants déplacements à l'intérieur de la capitale, contraignant de nombreux habitants à fuir vers les provinces malgré les risques liés aux routes sous contrôle des gangs.

En effet, la corruption, l'impunité et la violence des gangs ont gravement affaibli l'État de droit, mettant en péril les institutions gouvernementales. Les conséquences de cette insécurité généralisée sont alarmantes, privant la population de ses droits fondamentaux. Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Türk, appelle à une action concertée pour protéger la population et sauvegarder les institutions essentielles à la stabilité du pays.

« En 2023, le nombre de personnes tuées et blessées lors de violences liées aux gangs a considérablement augmenté, avec 4 451 morts et 1 668 blessés. Les chiffres ont grimpé en flèche au cours des trois premiers mois de 2024, avec 1 554 morts et 826 blessés jusqu'au 22 mars. », a déploré le Haut-Commissaire. Il a vivement condamné toutes ces pratiques, déclarant : « Toutes ces pratiques sont scandaleuses et doivent cesser immédiatement. »

Le Haut-Commissaire a également appelé tous les acteurs nationaux à s'engager de manière constructive dans un dialogue pour faciliter un accord politique permettant une transition démocratique conduisant à des élections législatives et présidentielles libres et équitables.

Par ailleurs, des collectes de données ont été réalisées par la DTM de l'OIM dans plusieurs stations de bus importantes de la capitale. Depuis le début de cette initiative le 8 mars jusqu'au 27 mars, ces collectes ont enregistré le départ de 53 125 personnes de la Zone métropolitaine de Port-au-Prince, principalement en direction des départements du Grand Sud (Grande’ Anse, Sud, Nippes et Sud-Est).

« Parmi les personnes interrogées qui quittaient la zone métropolitaine de Port-au-Prince, près de 40 % voyageaient en famille, avec une majorité d'entre elles étant les chefs de famille. Les enfants représentaient plus de la moitié des membres de ces familles. La plupart de ces personnes avaient leur résidence habituelle dans les quartiers de la capitale, notamment à Port-au-Prince, Delmas, Pétion-Ville et Carrefour », lit-on dans le rapport de l’OIM.

Vladimir Predvil

 

 

 

 

 

 

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