L'Hôpital de l'Université d'Haïti investi par des gangs armés

Les responsables de l'Hôpital de l'Université D'État d'Haïti ( HUEH) reportent à une date ultérieure la réouverture qui était programmée pour le 1er avril, en raison de l'invasion des civils armés dans les bâtiments de l'institution.

Alors que le directeur général du centre hospitalier, docteur Jude Milcé, avait annoncé que les activités seraient reprises à partir du 1er avril, après un mois de paralysie provoquée par la situation de tension qui règne dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, les bandits ont pris en otage le bâtiment pour en faire leur cachette afin d'affronter les policiers et d'attaquer le Palais national.

Face à cette tension palpable au centre-ville de Port-au-Prince, la direction annule la réouverture. « La direction exécutive de l'Hôpital de l'Université d'État d'Haïti a l'avantage de vous informer que la réouverture de l'hôpital prévue pour le 1er avril 2024 est reportée à une date ultérieure, en raison de l'augmentation des turbulences au centre-ville de Port-au-Prince pendant cette dernière semaine », informe le directeur exécutif, Dr Jude Milcé, dans une note.

De son côté, le Syndicat de l'hôpital général condamne l'invasion des civils armés dans le bâtiment. La présidente du syndicat de l'Hôpital de l'Université d'État d'Haïti (HUEH), Évelyne Frémont, explique que les caïds ont endommagé la barrière principale du bâtiment et sont montés sur la toiture de la partie réservée à l'administration de l'hôpital. « Les trois agents de sécurité n'ont rien pu faire, il ne fallait pas attendre grand-chose d'eux non plus si les policiers n'y arrivent pas, n'en parlons pas de ces agents mal équipés et sans matériel », dit-elle.

Elle ajoute que près d'une dizaine de patients abandonnés, dont un nourrisson de six mois, se sont livrés à leur sort depuis le déclenchement des hostilités au centre-ville de Port-au-Prince, et que malheureusement les professionnels médicaux et le petit personnel ne peuvent pas risquer leur vie pour les rejoindre et les soigner. « Les agents ont mis les malades à couvert dans une partie plus ou moins sécurisée », informe Mme Frémont.

Elle indique que les malfrats ont quitté les locaux du bâtiment ce mardi 2 avril. Cependant, elle s'inquiète d'une nouvelle invasion. « Ils ont quitté l'espace aujourd'hui, mais personne ne sait quand ils peuvent revenir, la zone est déserte, ils se sont pris aux bâtiments qui sont dans les environs de l'HUEH et quand ils sont sur la toiture ils arrivent à regarder le palais national, qui est leur principale cible », s'inquiète la syndicaliste.

Mme Frémont rappelle que le centre hospitalier est à la disposition de toutes les couches de la société, en particulier les petites bourses et les plus défavorisées qui n'ont pas les moyens de fréquenter les hôpitaux privés. Ainsi, elle exhorte les caïds à protéger le centre de santé, mais aussi les institutions publiques qui sont construites à partir des taxes de la population.

Sheelove Semexant

 

 

 

 

 

 

 

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