REGAH, IDEJEN et ONU FEMME unissent leurs forces pour l'autonomisation des femmes et filles en Haïti

Le Réseau pour l’égalité Genre dans l’action humanitaire (REGAH), sous le leadership d'IDEJEN et en partenariat avec l'ONU FEMME a organisé le jeudi 28 mars dernier, une journée de sensibilisation sur les droits des femmes et les mécanismes de protection dans les camps. En effet , dans les sites d’hébergement des déplacés, tous les droits de la personne humaine ne sont pas respectés et les mécanismes de protection presque inexistants. Plus de 200 jeunes filles-mères et femmes issues de différents centres de déplacés dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, ont fait le déplacement. En l'occasion, les responsables ont promis de faire le plaidoyer auprès des acteurs humanitaires pour qu’une réponse appropriée et urgente soit donnée à la situation de ces filles et femmes leur permettant de sortir de cette impasse.

Dans les camps des déplacés de la région métropolitaine de Port-au-Prince, les femmes et les filles constituent une majorité. Dépourvues de tous les moyens de subsistance, elles sont livrées à elles-mêmes. Elles vivent en dehors de tout confort, sans aucun respect de leurs droits fondamentaux en tant que personne.

Elles sont également exposées aux violences de toutes sortes plus spécifiquement la violence sexuelle puisqu'elles vivent sans aucune intimité. Les risques d'attraper des infections comme le choléra sont encore plus énormes en l’absence des soins d'hygiène, d’assainissement et des services minimaux de base.

Un appel au respect des droits des femmes et des filles

«Nous vivons ici sans aucune assistance. C'est inhumain notre train de vie dans ces espaces de refuge. Plusieurs familles sont empilées dans une même salle, sans accès à la nourriture, à l'eau potable et tout autre élément de survie» , a expliqué une réfugiée de l'insécurité qui vit actuellement dans les locaux du lycée de Marie Jeanne.

Face à ce tableau alarmant, la directrice de l’IDEJEN (Initiative pour le développement des jeunes), Guerda Prévilon appelle les acteurs humanitaires à supporter ces femmes et ces filles, dans le but de les sortir de cette situation critique.

L'autonomisation des couches vulnérables, un outil clé pour la transformation

Mme Sophia Havyarimana, Représentante-Adjointe d'ONU FEMME en Haïti, a rappelé le rôle de l'organisation onusienne qui vise à encadrer les femmes et les filles pour les rendre ainsi autonomes malgré leur diversité. En ce sens, elle a promis de faire le suivi, en fonction des besoins spécifiques de chaque catégorie de la population, auprès des acteurs humanitaires dans les différents départements et au niveau central pour enfin répondre aux besoins les plus urgents.

Guerda Prévilon, de son côté, a indiqué qu'il faut tenir compte des besoins spécifiques de chaque catégorie des personnes touchées. En ce sens, ces mesures visées pour leur autonomisation doivent être planifiées sur le long terme. «Pour ces filles, très jeunes, qui sont déjà mères, beaucoup d’entre elles souhaiteraient retourner à l'école, apprendre un métier et démarrer une activité économique pour gagner leur autonomie financière », a-t-elle fait savoir. Donc, elle souligne que les acteurs humanitaires doivent réagir en ce sens et accorder aux victimes l’appui que nécessitent leurs cas.

Entre-temps, la situation des personnes vivant dans les camps continue de s'aggraver. Près de 5 millions d'Haïtiens sont touchés par la crise alimentaire dans le pays dont les plus vulnérables sont les filles et les femmes, selon la Coordination nationale de sécurité alimentaire (CNSA).

Oberde Charles

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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