Le premier trimestre de 2024, une période de débâcle et de violation de droits humains en Haïti, selon le RNDDH

Au premier trimestre de l'année 2024, la population haïtienne a vu ses jours plongés dans une situation de cafouillage sociopolitique et de négation des droits humains, rapporte le RNDDH. Durant cette période, plus de 200 personnes ont été assassinées dans diverses villes du pays. Les hommes armés qui intensifient leurs actes de violence au niveau de la capitale et dans d'autres villes du pays, commettent des pillages et vandalisent des bâtiments publics et privés, sans pour autant épargner l'espace des hôpitaux, des établissements scolaires et universitaires. Ces scènes chaotiques ont de graves conséquences sur l'Économie du pays et compliquent la vie d'une bonne partie de la population, en proie à la grave crise humanitaire. 

Les actes de violence perpétrée par la coalition des groupes armés «Viv Ansanm» dans la région métropolitaine de Port-au-Prince depuis février dernier, ont profondément affecté les conditions de vie de la population. « Elle endure une situation économique et humanitaire qui se détériore chaque jour. Le transport en commun devient excessivement cher en raison des postes de péage mis en place par les bandits armés. Les denrées alimentaires ne circulent pas. Les écoles ne fonctionnent pas dans les endroits du pays sous contrôle des bandits armés. La terreur est aussi maintenue par des messages menaçants et plus effrayants les uns que les autres, invitant la population à rester chez elle pour ne pas être prise pour cible par les bandits armés», a constaté le RNDDH. Ce premier trimestre de l'année est assez chaotique pour les résidents de Port-au-Prince, de l'Artibonite et d'autres endroits du pays occupés par les groupes armés.  « Au moins deux-cent-huit (208) personnes sont assassinées. Au moins cinq (5) attaques armées sont enregistrées, occasionnant l’assassinat d’au moins soixante-sept (67) personnes. De janvier à mars 2024, l’organisation féministe Nègès Mawon et le RNDDH ont reçu soixante-quatre (64) victimes de viols. Nombreuses parmi les victimes sont violées collectivement par des bandits armés notamment lors des attaques armées susmentionnées. D’autres sont violées par leur conjoint et par des proches. Au moins cent-cinquante-huit (158) personnes sont blessées par balles. Plusieurs cas d’enlèvement suivis de séquestration contre rançon sont aussi enregistrés», a révélé l'organisme de défense des droits humains dans un rapport en date du 10 avril 2024. 

Par ailleurs, ces actes de violence ont de fortes retombées sur la vie de la population, où leurs droits fondamentaux en tant que personne sont totalement violées. Des personnes déplacées en raison de l'insécurité abandonnent leurs camps de refuge pour s'y installer dans d'autres, sans aucune assistance des autorités gouvernementales, sinon ils arrivent à survive grâce aux faibles supports de quelques Organisations non gouvernementales (ONG). Selon les estimations du 22 mars 2024 de l’Organisation internationale de la Migration (OIM), le département de l’Ouest compte quatre-vingt-six (86) sites d’accueil des victimes de l’insécurité. Ces camps abritent près de quatre-vingt-neuf-mille (89,000) personnes. Il y en a d'autres qui ont dû quitter la capitale pour se réfugier dans des villes de province, soit plus de 50 000 en un mois, a signalé l'organisation.

Parallèlement les principaux centres hospitaliers du pays subissent les conséquences de l'insécurité. Ils font face 

à des pénuries d’intrants, de carburant et d’oxygène. De plus, en raison de l’insécurité, les déplacements sont limités et le personnel sanitaire ne se présente pas régulièrement sur son lieu de travail. Les malades ne reçoivent donc pas les soins dont ils ont besoin, selon les informations rapportées par le RNDDH.  Pareil, pour l'appareil pour le système judiciaire où les juges, les commissaires et les auxiliaires de la justice se trouvent incapables d'accomplir leurs travaux, d'où la destruction des centres carcéraux, l'évasion des prisonniers, et les attaques causées par les gangs contre les tribunaux ont davantage perturbé les avancées des dossiers de justice. 

Face à ce tableau aussi sombre où les droits des personnes ne cessent d'être violés et par rapport à la cherté de la vie, beaucoup plus de familles font face à l'insécurité alimentaire, le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH) dit réitérer son engagement pour un retour à la normale des activités du pays, dont la stabilité, l'ordre et la paix. « Les bandits armés qui sèment la terreur et le deuil au sein de la population haïtienne n’auraient jamais pu être aussi puissants sans les liens de connivence qu’ils entretiennent avec des autorités étatiques et une partie du secteur privé des affaires et sans l’assurance de l’impunité dont ils ont la jouissance depuis plusieurs années», ont soulevé les responsables de l'organisation.  

En ce sens, le RNDDH appelle à une reprise des activités judiciaires dans le pays. Pour que le CSPJ (Conseil Supérieur du pouvoir judiciaire) trouve rapidement une entente en vue de mettre fin à la grève illimitée des greffiers.ères et des huissiers. Au Conseil Présidentiel de Transition (CPT), qui devrait s'installer dans les prochains jours, d’opérer des changements, dès son entrée en fonction, dans la chaine de sécurité en Haïti de limoger le directeur général de la PNH, Frantz Elbé pour incompétence caractérisée de rétablir les conditions adéquates de sécurité en vue de permettre aux déplacés.es de l’insécurité de retourner chez eux ; de mettre en œuvre des programmes psycho-socio-économiques en faveur des victimes de l’insécurité, de lutter contre la Corruption, mais également de gérer les ressources du pays et limiter les sources d'alimentation des groupes armés, qui ont conduit le pays le chaos et l'instabilité.

 

Oberde Charles 

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