Haïti- Migration

Plus de 216 000 Haïtiens retournés de force en 2023, révèle OIM

En 2023, plus de 216 000 Haïtiens ont été renvoyés de force vers leur pays d'origine, alimentant ainsi l'une des principales tendances de mobilité humaine. Un rapport de l'Organisation internationale pour les migrations souligne les profils, les expériences et les intentions migratoires de ces individus, alors qu'ils cherchent désespérément une vie meilleure au-delà des frontières d'Haïti.

Ce rapport qui analyse les profils des Haïtiens renvoyés de force en 2023, offrant des insights sur leurs caractéristiques sociodémographiques, leurs expériences migratoires et leurs aspirations futures.

L'analyse des données révèle que l'origine des personnes renvoyées de force varie en fonction du pays de renvoi, notamment entre ceux renvoyés par la République dominicaine et ceux renvoyés par d'autres nations. Pour ceux renvoyés par la République dominicaine, la plupart proviennent des zones frontalières des deux pays, tandis que pour ceux renvoyés par d'autres pays, ils viennent principalement des zones côtières, peut-on lire dans le rapport.

En ce qui concerne leur situation professionnelle, près de la moitié des renvoyés étaient des travailleurs indépendants avant de quitter Haïti, tandis que seulement 10% avaient un emploi. Ce pourcentage a légèrement augmenté à 15% lorsqu'ils étaient à l'étranger. Les secteurs de l'agriculture, de la construction et du commerce étaient les plus courants, à la fois en Haïti et à l'étranger. Il est intéressant de noter que le nombre de personnes travaillant dans la construction a augmenté de 22% en Haïti à 29% à l'étranger, révèle ledit rapport de l’OIM.

Suivant le rapport, la plupart des personnes renvoyées (90%) l'ont été seules, tandis que seulement 10% étaient accompagnées de membres de leur famille. Ce chiffre était légèrement plus élevé pour ceux renvoyés par la République dominicaine, où 11% étaient accompagnés de membres de leur famille, comparativement à 5% pour ceux renvoyés par d'autres pays, a-t-on appris.

En plus du risque de perdre leur vie, ceux qui empruntent des itinéraires clandestins sont souvent renvoyés de force vers Haïti par les pays où ils tentent de s'établir. Les conditions socio-économiques et sécuritaires précaires en Haïti rendent cette réintégration encore plus complexe, ont fait savoir les responsables. Malgré cela, bon nombre de ces personnes se lancent à nouveau dans des voyages clandestins à la recherche d'une vie meilleure.

 L'objectif de cette étude est de guider l'élaboration de politiques migratoires visant à garantir que la migration soit un choix plutôt qu'une contrainte, assurant ainsi la sécurité et la dignité des migrants tout en favorisant leur contribution au développement socio-économique, tant dans leur pays d'origine que dans leur pays de destination.

 

Vladimir Predvil

 

 

 

 

 

 

 

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