Le rapport de l’HRW dénonce la violation des droits humains à plusieurs niveaux en Haïti

La 31e édition annuelle du rapport mondial 2021 de l’organisme de droits humains Human Rights Watch est publiée sur son site. Dans ce rapport, il y présente des données quantitatives et qualitatives sur la violation des droits humains et son impact sur le pays concerné. Pour le cas d’Haïti, la violence des gangs armés, l’instabilité sociopolitique, la détention préventive prolongée, la violation des droits des femmes, les obstacles en rapport à l’éducation, l’insécurité alimentaire, le déplacement forcé des personnes y sont dénoncés.

« L’instabilité politique prolongée en 2020 et les violences perpétrées par des gangs, ayant souvent des liens avec l’État, ont aggravé l’incapacité du gouvernement haïtien à répondre aux besoins fondamentaux de sa population, à résoudre des problèmes de droits humains de longue date et à relever les défis humanitaires. » D’entrée de jeu, l’organisme Human Rights Watch expose la situation D’Haïti ou selon son rapport il y a violation des droits des citoyens à plusieurs niveaux. 

 

En effet, pour le HRW depuis 1986, le pays n’a jamais connu une telle montée de violence. 944 homicides intentionnels, 124 enlèvements 78 cas de violences sexuelles et sexistes de janvier au 31 août, avec au moins 159 personnes tuées par des gangs, dont un bébé âgé de quatre mois ont été recensés par le Bureau intégré des Nations unies et reportés dans le bilan de la Human Rights Watch. Cette montée d’insécurité est du à la multiplication des gangs qui ont l’appui de certains politiciens. Les crimes dans les quartiers populaires, notamment au Bel Air, dont l’un des présumés coupables est Jimmy Cherizier. L’assassinat de l’ancien bâtonnier bâtonnier Monferrier Dorval a été également reporté.

 

Plusieurs milliers de personnes ont été également obligées de quitter leurs domiciles ; la principale raison étant la violence perpétrée par des bandits armés. De leur côté, l140 milles personnes, qui vivaient déjà dans les camps m depuis 2016 après le cyclone Mathew, ont encore aujourd’hui besoin de logements décents alors que 33 milles personnes sont encore dans des camps après le séisme de 2010. 

 

Les risques environnementaux, la pollution industrielle, l’accès limité à l’eau potable sont également des problèmes que confronte le pays. 4,1 millions d’Haïtiens environ, soit plus d’un tiers de la population, vivent dans l’insécurité alimentaire et 2,1 % des enfants souffrent de malnutrition sévère.

 

L’impunité en Haïti, les abus policiers sont également mentionnés dans le rapport. Des policiers ont commis trois exécutions sommaires et ils ont fait 47 blessés en raison d’un usage disproportionné de la force, selon la Mission des Nations unies pour l’appui à la Justice en Haïti (MINUJUSTH) en octobre 2018, rappelle la HRW. Du côté de la justice, la détention préventive prolongée et le viol des femmes par des prisonniers, notamment aux Gonaïves, sont également des actes de violation des droits de l’homme. 

 

De plus, la violence sexiste est répandue, les droits des femmes et des filles sont souvent violés. « Le nouveau Code pénal identifie le harcèlement sexuel et la violence sexiste comme des infractions punies par la loi. Le viol est passible d’une peine d’emprisonnement à vie », selon ce qui est rapporté dans le rapport. 

 

L’instabilité politique, la présence de la Covid-19 ont pour leur part occasionné la non-scolarisation de bon nombre d’enfants, soit 70 % des enfants haïtiens. Selon le bilan de cet organisme de droits humains, la qualité de l’éducation en Haïti est plutôt faible et elle est gérée à 85 % par le secteur privé.

 

 C’est donc dans ce contexte d’instabilité politique, de violence que des organismes internationaux comme le gouvernement américain et l’Organisation des États américains (OEA) , ont recommandé aux gouvernements haïtiens de tenir des élections dans le pays. Entre-temps, des déportations massives ont été mises en place par les États-Unis. Selon le HRW, du 18 mars au 16 octobre, Haïti a accueilli 24 vols avec à bord des ressortissants haïtiens expulsés, dont plusieurs testés positifs à la Covid-19 à leur arrivée.

Geneviève Rose Murdith Joseph

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