Des secteurs clés du pays se positionnent pour le respect de la Constitution

La crise politique, permanente dans le pays et exacerbée depuis des mois, inquiète plus d’un. Face à cette situation qui risque de provoquer le chaos dans la gouvernance du pays, des secteurs importants de la vie nationale élèvent leurs voix pour réclamer le respect de la Constitution.

À l’approche du 7 février 2021, la virulence des déclarations et la détermination jusqu'au-boutiste des acteurs donnent froid dans le dos. La crise politique se corse. L’un après l’autre, des secteurs importants de la vie nationale se positionnent en faveur de l’application de la Constitution afin d’éviter au pays de sombrer davantage. Le secteur religieux, avec la Conférence épiscopale et la Fédération protestante, la Fédération des barreaux d’Haïti et le Secteur syndical ont exigé le respect de la Charte fondamentale du pays. Ils ont indiqué que le mandat du Président Jovenel Moise arrivera à terme le 7 février prochain.

La Fédération protestante s’est prononcée en faveur de la Constitution

Sortant de son mutisme, la Fédération protestante d’Haïti (FPH), à travers des organisations dudit secteur, exige le respect des dispositions de l’article 134-1 et 134-2 de la Constitution. Elle sollicite le respect de la date du 7 février 2021, date constitutionnelle de la fin de mandat du chef de l’État, a-t-elle précisé. « S’entêter à rester au-delà de son mandat constitutionnel, c’est s’engager dans une aventure dangereuse, car il s’agit ici d’une violation flagrante de la Constitution. Une dictature est en train de se mettre en place », a expliqué des pasteurs le 16 janvier dernier.

Pour la FEPAH, la COPAH et autres, « une chaudière bouillante, prête à exploser, une colère qui gronde et un chaos terrible qui menace » le pays. Ces organisations ont signalé que la République est littéralement assise sur une poudrière, une situation dangereuse exacerbée par l’entêtement de Jovenel Moïse à se maintenir au pouvoir après le 7 février 2021, date constitutionnelle de la fin de son mandat.

L’Église catholique opte pour l’application non discriminée de la loi

La Conférence épiscopale d’Haïti estime qu’il est indispensable de fixer la position de l’Église dans la conjoncture du pays. Les évêques optent pour l’application de la loi. « Le président de la République a appliqué la Loi électorale et la Constitution pour les députés, les sénateurs et les maires au cours des années précédentes. Il a ainsi affirmé l’unité de la loi pour tous les élus, y compris pour lui-même, proclamant ainsi que la loi est une pour tous. Il nous semble que tout le monde soit d’accord sur le principe que personne n’est au-dessus de la loi et de la Constitution dans le pays », ont soussigné les prélats, affirmant que l’Église est toujours du côté du droit, de la vérité, de la justice et du respect de la vie et de la dignité humaine.

Même si la Conférence décrit une situation alarmante dans le pays, les prêtres croient encore dans le dialogue. Pour eux, il faut construire le consensus par le dialogue social et institutionnel pour éviter la catastrophe.

La FBH exprime son attachement à l’application stricte de la loi

La Fédération des barreaux d’Haïti (FBH) prône une interprétation stricte de la loi. Les hommes de loi demandent que les dispositions constitutionnelles relatives à la durée du mandat du Président Jovenel Moïse doivent être comprises à la lumière de l’interprétation restrictive imposée aux parlementaires le 13 janvier 2020. Selon la FBH, le mandat du président Jovenel Moïse doit prendre fin le 7 février 2021, soit « cinq ans … suivant la date des élections ».

Des syndicalistes réclament la fin du mandat pour le 7 février 2021

Le secteur syndical, à travers de nombreux syndicalistes, soutient l’application de la Loi-mère du pays dans cette ambiguïté politique actuelle. Des syndicalistes de l’Éducation, du Transport et du Textile appuient toute démarche visant à contraindre le président Jovenel Moise à respecter la date du 7 février 2021. Après les deux journées de grèves réussies, ils entendent organiser des mouvements de rue pour continuer à faire montre de leurs profonds désaccords avec l’administration de Jovenel Moise.

Woovins St Phard

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