L’association KIT lance la quatrième édition des « Rencontres du documentaire en Haïti » qui se déroulera à Port-au-Prince, du 4 au 10 décembre 2022, autour du thème « Viv nan peyi sa !/Habiter ce pays ! ». Plusieurs activités, telles que : atelier d’écriture de films documentaires, master class de création de portfolio, conférences-débats et projections, sont prévues pour marquer cet événement culturel.
Pendant que l’instabilité politique plombe toutes les activités au niveau de la région métropolitaine de Port-au-Prince, les responsables de l’association KIT maintiennent la tenue de la quatrième édition du festival de cinéma documentaire baptisé : Les Rencontres du documentaire en Haïti. Néanmoins, cette édition se tiendra à distance et en présentiel.
« Cette activité se donne pour objectif de promouvoir la création du cinéma et de la photographie documentaire par la formation, la diffusion et les échanges interculturels », précise Phalonne Pierre Louis, vice-présidente de l’association, lors d’un entretien accordé à notre rédaction. Ce festival, ajoute-t-elle, tend à mobiliser des cinéastes, des photographes et des cinéphiles autour du métier du documentaire en Haïti.
Avec une programmation riche, plusieurs activités seront organisées dans le cadre de cet événement. « Le KIT propose, durant deux semaines, une série d’ateliers sur l’écriture d’un film documentaire pour la troisième édition de la Résidence Arnold Antonin. Pour ce faire, cinq participant.e.s sont retenu.e.s et seront accompagné.e.s par des professionnels du cinéma documentaire, dont Gessica Généus, Wood-Jerry Gabriel, Bruno Florentin et Gilbert Mirambeau, pour leur permettre d’écrire leur premier projet de long-métrage documentaire », lit-on dans une note acheminée au quotidien Le National.
S’ajoute à cela une master class de création de portfolio qui sera animée par la photographe canado-haïtienne Émilie Regnier. Selon Phalonne Pierre Louis, ce cours magistral est dédié aux photographes désireux de présenter professionnellement leur projet photographique déjà réalisé ou en cours. Aussi, en vue d’atteindre un très large public, les conférences-débats seront diffusées en ligne, poursuit la note.
La quatrième édition des « Rencontres du documentaire en Haïti » fait part belle au cinéma haïtien avec de nombreuses réalisations venues d’Haïti. Cette année, les Rencontres seront essentiellement chez l’habitant, dans les quartiers populaires et dans les locaux de KIT, situés à Turgeau. Les séances de projection seront organisées sur des terrains de football, de basketball et sur des places publiques, afin de rendre le 7e art accessible à tous, dit madame Pierre Louis.
Les organisateurs de ce festival montrent une ambition internationale en ce qui a trait aux résultats attendus. « On s’attend à ce qu’il y ait de plus en plus de gens formés, avisés qui pourront répondre aux exigences du métier à l'échelle internationale », nous confie-t-elle avant de poursuivre que l’association se veut être un acteur clé participant à trouver des solutions aux problèmes que connaît le médium du documentaire en Haïti, à encadrer les professionnels, à initier d’autres jeunes, à favoriser les échanges interculturels et à encourager l’inclusion des femmes dans ce domaine.
Lancé pour la première fois en 2019 par l’association KIT, le festival « Les Rencontres du documentaire en Haïti » est une initiative prise suivant un ensemble de problèmes auxquels le cinéma haïtien fait face comme la non-subvention de l’État, l’absence d’écoles et de salles de cinéma dans le pays et une carence en production des œuvres cinématographiques.
Fort de ces constats, le KIT propose cet espace alternatif de diffusion et de création pour répondre au besoin du public, car, le cinéma, explique Phalonne Pierre Louis, est avant tout un lieu de rencontres, de réflexions et de divertissements. « Aussi, nous proposons d’autres projets comme le KITCLUB, un club de cinéma ; KITMÉDIAS, une plateforme audiovisuelle qui réalise et produit des contenus en ligne, et actuellement, nous travaillons sur le Centre Numérique du documentaire en Haïti, KITMÉDIATHÈQUE », conclut-elle.
Wilner Jean
