Une année après l’examen d’Haïti devant le Conseil des droits de l’homme : les actions de mise en œuvre sont toujours au point mort, note le CPD

Le 31 janvier 2022, l’État haïtien avait présenté son rapport national sur la situation des droits humains devant les membres du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies dans le cadre du troisième cycle de l’Examen périodique universel.

Les pairs examinateurs ont formulé 221 recommandations à l’État afin de respecter leurs obligations conventionnelles à l’endroit du peuple haïtien. En juillet 2022, les représentants de l’État haïtien avaient  accepté 205 et formulé des réserves sur 16 recommandations lors de leur passage à la 50e session du Conseil des droits de l’homme à Genève. Les principales recommandations visaient la bonne gouvernance, la sécurité, l’accès à la justice, la lutte contre les violences sexuelles, l’accès à l’éducation, etc. Il incombait alors, à l’État haïtien et les collectivités territoriales de tout mettre en œuvre pour le respect des droits fondamentaux.

Malheureusement, un an après, l’organisation CPD déplore que très peu d’efforts aient été faits pour mettre en œuvre ces recommandations. L’État de droit est en déroute, la justice est de plus en plus affaiblie, la  cherté de la vie et l’insécurité font rage.  CPD observe que le budget national de l’année 2022-2023 n’est pas fondé sur les droits de l’homme. L’état ne définit pas de politiques publiques qui s’alignent sur la mise en œuvre des recommandations de l’EPU à Haïti. Le Comité interministériel des droits de la personne n’est pas doté d’une enveloppe budgétaire lui permettant de mener des activités de sensibilisation et de vulgarisation sur l’Examen périodique universel. L’État haïtien, n’a non plus profité de la contribution volontaire pour l’assistance financière et technique du conseil des droits de l’homme de l’ONU destinée à l’application des recommandations. Cette absence de vision laisse présager l’indifférence voulue des autorités haïtiennes pour ne pas accorder d’importances aux recommandations de l’EPU.

D’autre part, la société civile haïtienne attend toujours un espace de communication et d’échange avec le Comité interministériel des droits de la personne et l’Office de protection du citoyen afin de mesurer les actes de l’état en réponse à ces engagements pris devant le Conseil des droits de l’homme en 2022. 

En conclusion, le Combite pour la paix et le développement rappelle aux autorités haïtiennes de se rattraper en définissant des mesures dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations de l’EPU. CPD recommande aux autorités de faciliter la décentralisation des décisions et actions en impliquant les pouvoirs locaux dans la mise en œuvre des recommandations tout en leur donnant des ressources financières adéquates. 

 

Godson Lubrun

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