Les accords de Bretton Woods, les mémoires du Général de Gaulle et l’avenir d’Haïti vus par Jose-Booz Paul

Le lauréat du Prix Bâtonnier Mario Stasi 2021, décerné par l’Ordre des avocats au Barreau de Paris, Me Jose-Booz PAUL, nous parle de l’accord de Breton Woods, de la décision du président américain Richard Nixon, en 1971, de mettre fin à la convertibilité du dollar américain en or, du Général de Gaulle et de l’avenir d’Haïti.

Fortement influencé par l'école autrichienne, je relis actuellement un ouvrage (de référence) sur l'histoire de la monnaie et des banques aux États-Unis, écrit par Murray N. Rothbard. Je me suis procuré ce livre parce que, depuis 2021, je me suis mis à me former en droit public de l’économie. J’ai eu, auparavant, un superbe cours de droit public des affaires dans le cadre de ma maîtrise de droit public à la faculté de droit de Strasbourg. Néanmoins, dans le cadre de mes recherches, j'ai pu me rendre compte qu'une nouvelle ère dans l'histoire de l'économie mondiale a commencé avec la signature des accords de Bretton Woods, en 1944. La structure du système économique de l'après-guerre a été définie, à mon humble avis, par cet accord, résultat de longues négociations entre le Royaume-Uni et les États-Unis. Les deux plus grandes économies du monde, au moment de la signature de l'accord de Breton Woods, étaient les États-Unis d'Amérique et le Royaume-Uni. Ils avaient, en effet, tout intérêt à maintenir leur domination sur le système financier mondial.

Les autres nations, selon les termes de ces accords, étaient autorisées à indexer leur monnaie par rapport au dollar américain, tandis que le dollar américain était indexé par rapport au prix de l'or. En raison de la perception publique du dollar américain comme une monnaie fiable et stable et de la croissance sans précédent de l'économie mondiale, durant les trente glorieuses, cette stratégie a été couronnée de succès. Mais c'était sans compter sur ce que certains ont appelé "le Nixon Schock". Le "Nixon Schock" peut être résumé comme une série de décisions économiques prises par le président américain Richard Nixon sous l'influence de certains "think tanks" conservateurs, économiquement très “à droite”, pour, en fait, atténuer la crise économique provoquée par la guerre contre le Vietnam.

 Les États-Unis d'Amérique, le 15 août 1971, lorsque Nixon a annoncé qu'il avait mis fin à la convertibilité en or du dollar américain, étaient une nation engagée dans une guerre, au Vietnam, catastrophique pour son économie. Cette décision de l'Administration Nixon a changé le cours du système monétaire international. Le dollar américain, n'étant plus rattaché au prix de l'or, est, depuis, devenu une monnaie instable. Vulnérable face à la moindre crise économique. Même en ce qui concerne l’économie française, la France a connu une période de croissance, après la guerre, parce que le général de Gaulle a jugé bon de convertir la réserve monétaire de la France de francs français en or. Contrairement à la volonté des Américains, d'ailleurs. J’ai lu les mémoires du Général de Gaulle. J'ai découvert qu'il s'agissait d'une décision stratégique de sa part visant à assurer une certaine puissance financière à son pays.

 

Un conseil pour l’avenir d’Haïti ?

En ce qui concerne Haïti, le moment est venu de faire les bons choix pour l'avenir de notre pays. La plupart de nos politiciens traditionnels ne comprennent pas assez l'économie. Ils nous abreuvent de nombreux slogans. Dans une société, rien n'est gratuit. Ce sont nos impôts qui alimentent ce système qui est en train de tuer nos enfants et de rendre nos vies misérables. Mais pourquoi, diantre! Continuons-nous à remettre l'épée aux mains de nos propres assassins, à chaque élection ? Aux élections, nous, enfants de la victoire de Vertières, devons être, plus que jamais, capables de ne plus choisir nos propres bourreaux. Personne ne s'est levé un matin pour devenir président, sénateur, député, maire, etc. Ils ont tué notre rêve et notre avenir parce que nous leur avons confié notre lendemain et celui des personnes que nous adulons le plus chèrement. Bien choisir, aujourd'hui, c'est confier notre pays à ceux qui l'aiment vraiment et qui ont un projet économique qui rassemble toutes ses couches sociales. Sans exclusive. Nous avons besoin de plus de programmes radiophoniques dédiés à l'éducation financière de la jeunesse haïtienne. Le temps est le premier cadeau gratuit de Dieu. Arrêtons de le gaspiller en mettant aux commandes des amateurs qui n'ont fait que nous gâcher la vie.

 

Wilner Jean

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