De la difficulté d’organiser la société Ayitienne III : la méfiance généralisée

Contexte

La vie quotidienne en Ayiti est semée d’injustices. Les interactions interindividuelles de groupes sont souillées de violations du droit de chacun, du non-respect des accords, et de destruction de vies et de biens. Il ne semble exister aucun système capable d’équilibrer le rapport collectif. Pour se tirer d’affaire, les citoyens aussi bien que les organisations publiques et privées tendent à court-circuiter toute forme de régulation. Le système légal étant défaillant, un ordre informel prend forme pour assurer la survie collective malgré les fréquents cas de tromperie qui en résultent. Dans les échanges, chaque partie tente toujours de maximiser le plus que possible au détriment de l’autre, indifféremment des normes existantes et des habitudes entre eux. Sans un régime de sanctions effectif, la société est incapable de réprimer les mauvais comportements. Cette condition érode la confiance qui est l’essence du bénéfice mutuel recherché dans toute coopération entre individus ou groupes impliqués où personne ne croit que l’un va duper l’autre. Constatant que la tendance générale de faire confiance à quelqu’un s’effrite dans la société Ayitienne, ce texte :

I : explique l’essence de la confiance sociale dans une société

II : expose les méfaits de la méfiance comme psychose collective en Ayiti

III : dénote les déterminants de confiance dans le jeu politique

IV : fait état du dilemme de l’électorat Ayitien

V : pour conclure, il propose des pistes susceptibles de reconstruire le socle de la confiance sociale.

 

I : L’essence de la confiance sociale dans une société

L’absence de confiance qui ronge la société Ayitienne est un frein à tout processus de son organisation. À croire Kenneth Joseph Arrow (1974), aucun progrès socio-économique n’est possible sans la confiance qu’il assimile à un lubrifiant indispensable à un système social complexe, efficient entre ses membres. Elle permet d’éviter des difficultés et coûts énormes (Furubotn, 2005, p. 480). Margaret Levi de son côté, renchérit avec l’idée qu’un degré minimal de confiance permet aux citoyens de s’engager dans des interactions entre eux pour échanger ou de traiter un problème collectif sans se laisser inhiber par un éventuel risque (Levi, 1997, p.78).

L’idée de confiance dans les interactions relève des attentes rationnelles des individus que l’un entend honorer ses promesses envers l’autre et vice-versa. Il en découle un rapport de réciprocité entre individus en quête de satisfaire leurs intérêts, chacun de son côté. Cette réciprocité transactionnelle est l’essence de l’engagement entre eux et sous-tend ce que Russell Hardin (1991) appelle les intérêts-imbriqués (ma traduction du concept : ‘Encapsulated Interest’) pour démontrer l’importance du niveau de confiance dans tout rapport nécessitant la coopération entre individus, groupes et gouvernement.

Il stipule que la confiance fait état d’un rapport avec trois éléments, un principal, un agent et une activité à entreprendre par ce dernier sur demande du principal. Pour entamer un rapport de réciprocité, la confiance se confine uniquement dans les promesses faites sans pouvoir évaluer la capacité d’exécution de l’agent. Le seul fertilisant du terrain de confiance chez le principal sur promesse est le fait de croire que l’agent s’y engage parce qu’il y retrouve ses propres intérêts à satisfaire. Sans aucun doute, il se trouve dans l’obligation d’honorer son engagement envers le principal, si sa satisfaction doit perdurer vis-à-vis de celui-ci.

Au regard des affaires publiques, cette réciprocité d’ordre moral lie le gouvernement, comme agent et les citoyens comme principal, et a pour base la confiance. Dans ce rapport du principal-agent, les deux ne s’y engagent que pour répondre à leurs propres intérêts, pour un bénéfice mutuel. Le principal en quête de bien-être à travers des services publics par le gouvernement et l’agent en quête de pouvoir et de privilèges (Downs, 1957) en retour pour le bien-être assuré de chacun. À noter toutefois que dans tout rassemblement humain, qu’il soit privé ou public, la confiance seule ne suffit pas pour rendre fructueuse une coopération, si elle n’est pas associée à un système de récompenses.

En effet, avec des intérêts divergents entrelacés, ce serait insensé de croire que les individus devraient agir différemment de ce qui les motive. Nécessairement, il faut des incitatifs capables de rendre positive leur implication pour fluidifier leurs rapports. En conséquence, toute forme d’organisation ou d’arrangement institutionnel doit avoir un système de récompenses capable de décourager les individus impliqués à poser des actes malhonnêtes ou de les encourager à faire le contraire (Hardin, 1991, pp. 12-17).

 

II : Les méfaits de la méfiance comme psychose collective en Ayiti

Ces considérations étant faites à la lumière des démarches collectives dans l’évolution socio-politique en Ayiti, il est compréhensible que les différentes tentatives de coopération entre individus ou groupes, d’association politique ou de quête de solutions à un problème politique s’avèrent toujours infructueuses. Aussi bonne que puisse être l’intention de trouver une issue favorable, les parties ont toujours craint de se faire piéger par l’autre. C’est une psychose qui ne favorise aucunement la coopération, la condition sine qua non du vivre-ensemble harmonieux. En témoigne le fonctionnement collectif inhibé par une méfiance généralisée indiquant que généralement personne n’inspire confiance. Cela est contraire à la confiance sociale/généralisée qui devrait faciliter l’action collective sans que les individus aient besoin de se connaître pour se faire confiance. Faisant fi du principe gouvernant le rapport du principal-agent, les citoyens et gouvernements se trouvent toujours en porte-à-faux de manière chronique rendant le vivre-ensemble un enfer.

La regrettable conséquence de cette méfiance généralisée (le contraire de la confiance généralisée) est la démission tacite des citoyens des affaires publiques, à un degré ou à un autre. Cela va du refus de s’y investir sous une forme ou une autre, de la désobéissance civile défiant les autorités aux actions violentes préjudiciables à toute la société. Les raisons touchent à la dépossession de leurs biens sans compensation, l’appropriation des revenus publics par les gouvernants sans fournir les services publics, le pillage ou la destruction des propriétés privées par d’autres sans poursuite judiciaire, et l’insécurité collective dans l’indifférence absolue du gouvernement. Manifestement, l’absence de confiance dans les affaires publiques du pays pèse très lourd sur le fonctionnement de tout gouvernement institué pour assurer le bien-être collectif. En effet, depuis que le système démocratique a été institué, toute tentative de sélection d’un gouvernement en est entachée, tant au niveau du processus électoral qu’après l’entrée en fonction d’un élu.

Rappelons en exemple, les élections de 1991, qui ont donné le contrôle du gouvernement à Jean Bertrand Aristide, ont été considérées presque sans faute, mais un coup d’État a eu lieu 7 mois après son investiture, pour marquer l’absence de confiance d’autres groupes de la population. Croyant que leurs intérêts allaient être lésés, ils ne voulaient pas faire confiance à ce nouveau gouvernement élu par une majorité écrasante. Plus tard, les élections législatives et municipales de 1997, qui n’ont pas abouti, ont paralysé le mandat du gouvernement de René Préval, parce que ceux qui n’étaient pas du même courant politique croyaient qu’ils ont été dupés dans le processus.

Celles de 2000 ont réédité le phénomène conduisant par la suite à la réélection de Aristide largement protestée pour entraîner une situation politique chaotique et provoquer sa nouvelle chute du pouvoir en 2004. Les élections qui ont ramené René Préval au timon des affaires en 2006 est la conséquence d’un manque de confiance dans le système électoral. Croyant gagner les élections, et appuyé par son électorat, Préval mettait en doute les méthodes statistiques utilisées pour publier les résultats électoraux. Pour éviter l’insurrection populaire d’un électorat mécontent, prématurément il a été officiellement déclaré président élu. Étant en fonction et mettant longtemps pour répondre aux demandes de son électorat, son gouvernement a été menacé par ce dernier. Devenus chroniques, ces soulèvements retrouvés avec les gouvernements de Michel Joseph Martelly, de Jovenel Moïse et du Premier ministre Ariel Henry plongent le pays dans une spirale d’instabilité transformant Ayiti en un État primitif aujourd’hui où les militants politiques déterminent l’avenir politique du pays et les bandits armés délimitent leur territoire d’actions dans différentes régions du pays sous le regard indifférent de l’État.

 

III : Les déterminants de confiance dans le jeu politique

Partant de l’axiome néoclassique qui stipule que l’homme, étant égoïste et rationnel, s’engage dans tout pour maximiser ses avantages, et qu’il le fait au détriment des autres quand ceux-ci sont menacés, le dilemme de confiance se pose. Comment faire confiance aux politiciens qui partagent la nature de l’homme décrite, si ce n’est de lui montrer que sa réussite ou son échec dépend de sa capacité de permettre au reste de la collectivité de jouir de ses actions entreprises ?  S’il est donné qu’un poste politique comporte tous les avantages et privilèges que poursuit un homme/parti politique, il est fondamental qu’il comprenne pour en jouir largement, la collectivité doit y trouver satisfaction. Suivant le rapport principal-agent décrit plus haut, ses intérêts comme agent sont étroitement liés à ce que recherche le principal qui est l’électorat.

Étant donné que celui-ci a besoin de faire confiance aux politiciens, il doit prendre en compte deux paramètres capables de guider son choix. L’historicité de sa relation avec le politicien et la périodicité du renouvellement de cette relation. Si le premier en est un déterminant sûr, le deuxième n’est qu’un outil de sanction exigeant un comportement crédible du politicien. C’est le point étayé par Downs dans son interprétation économique de la démocratie. En effet, il avance que l’homme politique s’engage principalement dans les affaires publiques pour jouir du privilège, du prestige, du revenu et du pouvoir que le poste respectif apporte (Downs, 1957, chps. 2 et 3).

Donc, son accession au poste politique n’a pas comme finalité le bien-être de la collectivité, mais plutôt celle d’un ordre personnel qui est la jouissance de tous ses avantages. Ce qui n’est possible qu’à travers le poste à obtenir par les élections. Dans cette perspective, Downs fait remarquer que le politicien/parti politique formule un programme politique lui permettant de maximiser ses votes au sein de l’électorat pour gagner sa confiance et accéder au poste. Cela fait d’un programme, non la finalité de son engagement, mais un moyen sûr d’accession au pouvoir pour atteindre des objectifs personnels.

Toutefois, sachant que les électeurs sont aussi rationnels et égoïstes, le parti tient compte de leurs attentes pour leur tailler un programme sur mesure, afin de capter leurs votes. À son tour, l’électorat, qui cherche à recevoir un flux de bénéfices d’un programme politique, évalue tous ceux qui sont mis en compétition pour choisir celui qui lui convient le mieux. Le parti avec le programme qui s’accorde davantage aux attentes des électeurs sera celui à être élu. Étant donné que l’électeur n’a pas le contrôle de ce qui va se passer après les élections, il court un grand risque de faire le choix d’un parti qu’il ne connaît pas.

Cependant, si l’histoire révèle le manque de crédibilité d’un parti, il accepte de prendre le risque avec un autre qui lui fait croire que ses attentes seront comblées. Faisant de l’historicité d’une relation politique et de la périodicité de son renouvellement des variables de son calcul, il est plus aisé de déterminer quand il faut faire confiance ou pas. Le seul fait de pouvoir sanctionner un parti suivant son histoire dans les affaires publiques pour l’empêcher de jouir des privilèges du pouvoir qui est sa finalité fait une exigence au parti de se montrer crédible afin d’inspirer confiance s’il veut jouir ou continuer à jouir des avantages d’un poste politique.

Cela dit, la nature de l’expérience vécue avec un gouvernement détermine le niveau de confiance politique qu’on peut lui faire. En conséquence, un électorat pourrait décider de ne pas réélire un gouvernement pour renouveler le personnel politique si les services attendus n’ont pas été fournis. Il est clair qu’une gestion répulsive des affaires publiques dans le passé ne peut que faire féconder la méfiance chez les citoyens envers un gouvernement. Cela étant, les actions entreprises par un gouvernement affectant le quotidien des citoyens conditionnent l’état de confiance du peuple envers lui. Pour la gagner, celui-ci doit œuvrer pour garantir le bien-être de chacun.

 

IV : Le dilemme de l’électorat Aytien

Ce serait le cadre idéal où l’électorat Ayitien utiliserait ce mode de calcul pour déterminer son choix de gouvernement lors du renouvellement périodique du personnel politique. Quelle pouvait être la position rationnelle d’un parti au pouvoir qui n’entendait aucunement pourvoir les services attendus ou sait qu’en cas de moindre erreur au départ, il y aurait des soulèvements risquant de couper court à sa jouissance du pouvoir ? Aussitôt accédé au pouvoir, sa tendance serait de se montrer méfiant vis-à-vis de l’électorat qui souhaiterait le renverser, et de persister dans le mauvais courant pour continuer de jouir abusivement des avantages et privilèges au détriment du reste de la collectivité. En l’occurrence, le comportement chronique de l’électorat Ayitien caratérisé par la déception vis-à-vis des gouvernants s’articule autour de la détermination de renverser de force le gouvernement avant le terme du contrat électoral, soit le mandat accordé par les urnes. Cette relation entre eux, qui dénote un état de méfiance mutuelle, engendre toujours des confrontations violentes et se solde par des coûts sociaux excessivement élevés. Dans ce contexte, il faut toujours recommencer.

L’histoire électorale du pays marquée par cette méfiance mutuelle chronique rend impossible le calcul idéal du renouvellement du personnel politique décrit précédemment. Cela est une contrainte électorale difficile à délier pour élire un gouvernement apte à fournir les services attendus par la population. Le dilemme est que dans un régime démocratique, il faut obligatoire procéder par les élections pour renouveler le personnel politique en Ayiti. Il y a toujours une crainte de voir revenir au pouvoir certains anciens élus décriés pour avoir entraîné le pays dans la déliquescence absolue. 

L’observation faite par Keefer et al. (2019) en corrélant la confiance sociale et la qualité d’un gouvernement évoque le cas de l’électorat déçu qui n’a pas reçu les services attendus. Pour celui-ci, le choix d’un candidat populiste paraît plus viable. Ils ont avancé que le faible niveau de confiance sociale qui règne dans une société porte toujours la population à opter pour ledit candidat qui sait s’identifier à la cause du peuple. Pour se projeter comme le leader authentique capable de leur apporter le bien-être collectif tant attendu, il le fait soit en tenant un discours anti-institutionnel visant à renverser l’ordre institutionnel qui alimente leur pauvreté, soit par des actions immédiates touchant leurs besoins primordiaux à l’instar des actions sociales.

Selon eux, ce n’est même pas une question de rationalité, d’ignorance ou même de confiance pour ajouter du côté de l’électorat, mais plutôt celle d’un sentiment de vouloir résoudre dans l’immédiat ses problèmes sociaux basiques et n’ayant pas confiance entre eux (citoyens), c’est-à-dire  une très faible confiance sociale pour entreprendre une action collective qui, selon le cadre idéal évoqué plus haut, viserait à sanctionner un mauvais gouvernement du passé ou à rejeter un candidat populiste, l’électorat penche plutôt pour le gouvernement populiste qui le fait rêver, même s’il ne pourra pas livrer la marchandise. Le fait est que son discours anti-institutionnel ou ses actions sociales tiennent mieux la route pour l’électorat souhaitant répondre immédiatement aux besoins basiques.

 

V : En guise de conclusion : Pour un regain de confiance sociale

Il demeure que la confiance sociale dépende du gouvernement qui doit créer l’ambiance conductrice à sa renaissance d’où un système de récompenses approprié à la société Ayitienne, pour la rétablir. Sans aucun doute et mis à part les privilèges du pouvoir et la sanction d’un gouvernement via le processus électoral, refondre le système judiciaire constitue le fondement même dudit système. Quelle en serait la valeur, si les citoyens eux-mêmes n’ont pas confiance entre eux ? En effet, son absence rend incertaine la capacité du gouvernement de se faire entendre pour une bonne gestion. (Braithwaite and Levi, 1998, p. 10). Ne serait-il pas juste d’explorer les possibilités permettant de raffermir les relations entre amis, collègues, et stimuler la formation des groupes pour élargir la base du capital social dans le pays ?  Via de tels réseaux sociaux formés dans un cadre informel, des normes seraient développées sur une base de confiance pour faciliter la coopération et résoudre les problèmes collectifs (Furubotn & Ritcher, p. 11). Cela permettrait aux faibles de se renforcer, participer positivement aux activités collectives et transformer les opportunités en gains.

Selon Francis Fukuyama la société civile est le lieu de prédilection de la formation du capital social. Il conviendrait donc de la consolider, car les réseaux sociaux constituent un terrain d’apprentissage du civisme et du développement de la confiance via les habitudes de coopération dans l’entreprise de certaines activités collectives de manière informelle. La confiance serait généralisée et les citoyens seraient aptes à briser la chaîne de dépendance vis-à-vis du gouvernement et de se protéger contre le pouvoir de l’Etat (Fukuyama, 2000). L’idée serait de faire de la société civile le tremplin capable de générer la confiance entre les citoyens dans des activités associatives tendant éventuellement vers un cadre plus large de participation démocratique (Susan Rose-Ackerman, 2001).

Dans la spirale de méfiance généralisée, la déchéance des valeurs sociétales germine sur un terrain de compromissions tacites pour se duper l’un et l’autre. La capacité de sanctionner étant nulle, ils recyclent leur comportement et adoptent comme stratégie politique la formule du tout ou rien expliquée dans un précédent texte. Peut-être, le défi est de reconstruire les valeurs morales pour faire renaître la confiance comme Fukuyama qui, pour rétablir la confiance généralisée dans le pays, aurait suggéré d’y instituer des normes morales embrassant la loyauté, l’honnêteté et la crédibilité. Cette démarche impliquerait une habitude de fonctionnement axée sur un comportement régulier, honnête et coopératif que seuls les mécanismes culturels comme la religion, la tradition ou les habitudes historiques sont aptes à renforcer (Fukuyama, 1995, pp. 25-27).

Il est à noter que la dérive actuelle fait état d’un paradoxe qui rend impotente la société civile de faire renaître l’esprit de confiance sans l’apport de l’État. L’ironie est que celui-ci est incapable d’y contribuer pendant que son intervention se révèle urgente. Le système judiciaire n’inspire aucune confiance, alors qu’il devrait être le ressort devant modeler le comportement des uns vis-à-vis des autres en cas de dérive. Sachant que s’il est dupé par son concitoyen, il pourra recourir à un système judiciaire capable de lui rendre justice. Actuellement, ledit recours peut même jouer contre le citoyen lésé en quête de justice, car le système judiciaire n’est pas fiable. Il convient d’avancer que l’informel devient le cadre d’actions de la collectivité en jouant à la roulette avec leur quête de bien-être. Fort de ce constat, et en support au renforcement de la société civile, la transformation du système judiciaire Ayitien constitue le socle du rétablissement de la confiance sociale.

 

Documents consultés

  1. Arrow, K. J. (1974): The Limits of Organization. New York: W. Worton.
  2. Braithwaite, V. and Levi, M. eds. (1998): Trust and Governance. New York: Russell Sage Foundation.
  3. Downs, Anthony (1957): An Economic Theory of Democracy. New York: Harper & Row.
  4. Fukuyama, Francis (2000): “Social Capital and Civil Society.” IMF Working Paper.
  5. Fukuyama, Francis (1995): Trust: the Social Virtues and the Creation of Prosperity. New York : The Free Press.
  6. Furubotn, E. G. & Richter, R. (2005): Institutions & Economic Theory. Ann Arbor: The University of Michigan Press.
  7. Hardin, Russell (1991): “Trusting Persons, Trusting Institutions.” In the Strategy of Choice, edited by Richard J. Zeckhauser. Cambridge, Mass. : MIT Press.
  8. Keefer, P., Scartascini, C. & Vlaicu, R. (2019) : Social trust and electoral populism: explaing the quality of government. From: http://papers.ssrn.com/abstract=3460914.
  9. Levi, Margaret (1997): Consent, Dissent and Patriotism. New York: Cambridge University Press.
  10. Rose-Ackerman, Susan (2001):Trust, Honesty, and Corruption: Reflection on the State-Building Process.” (Program for Studies in Law, Economic, and Public Policy: Yale Law School. From: http://papers.ssrn.com/abstract=283429.

 

Jean Poincy

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