« Un certain art de vivre » le dernier ouvrage de Dany Laferrière

L' écrivain haïtiano- canadien Dany Laferrière publie chez Grasset son tout nouveau livre  : «  Un certain art de vivre ».  Sous forme de maximes commentées de réflexions, de rêveries,  ce livre de cent pages se déploie pour devenir soi-même un peu japonais.

Dany Laferrière de l' Académie  française  offre à ses lecteurs  : «  Un certain art de vivre ».  La première couverture du livre est très significative  on voit l' auteur de «  L' art presque perdu à ne rien faire »  se prélasse dans sa salle de bain , un livre et un stylo entre les doigts , un verre de vin rouge à moitié rempli près de sa tête. Une posture assez simple pour pénétrer dans cet univers de ce certain art de vivre. Voici l'art de vivre de Dany Laferrière. Sous forme de maximes, de réflexions commentées, de rêveries, cent pages pour devenir soi-même un peu japonais. Voici l'art de vivre de Dany Laferrière. Sous forme de maximes, de réflexions commentées, de rêveries, cent pages pour devenir soi-même un peu japonais.  «  J’ai voulu savoir écrit Laferrière comment les choses s’étaient passées dans cette vie où je n’ai pas cessé de bouger, souvent malgré moi. Toutes ces villes où j’ai vécu (Port-au-Prince, Petit-Goâve, Montréal, New-York, Miami, Paris, Tokyo), assez pour les intégrer en moi sans devenir sédentaire pour autant. Je suis passé, à peine étonné, du sud au nord, du rhum au vin, de l’été à l’hiver, jusqu’à devenir un cerisier en fleurs. J’ai franchi clandestinement les frontières de classes, de races ou encore celles qui séparent un pays d’un autre. J’ai accumulé diverses expériences au fil des jours ensoleillés ou pluvieux, mais je n’avais pas encore évalué ce parcours.

L’été dernier, j’ai découvert sous forme de réflexions fulgurantes, de haïkus langoureux, de descriptions hâtives d’un lieu, d’une situation ou d’un état d’esprit, ce qui s’était passé dans ma vie durant ce dernier demi-siècle. Lecteur horizontal, j’ai choisi de vivre dans ma baignoire ou dans mon lit sans quitter l’espoir qu’une inconnue frappe à ma porte. Je note que la plupart des gens veulent savoir ce que l’écrivain cache alors que je me contente de ce qu’il tente de me faire voir.

Pour rester dans cette simplicité proche de l’enfance, j’ajouterai que je lis une page les yeux ouverts, pour la repasser dans ma tête les yeux fermés. L’eau chaude de la baignoire me permet de fuguer en regrettant de ne pas l’avoir fait à certains moments comme la fois où j'ai manqué de prendre cette petite route de terre qui m’appelle depuis si longtemps, et cela même si j’ignore où elle me mènera. J’ajouterai que c’est quand on n'a rien à faire que le temps devient précieux. Mais pensant que la vie est linéaire, je tente vainement d’en sortir en prenant le bon chemin au mauvais moment. Pour finalement comprendre que ces petites notes, comme des touches de couleur, me dessinent un portrait naïf. Ce mince livre m’aura pris plus de temps qu’aucun autre.  »

Né à Haïti en 1953 et vivant au Canada depuis plus de trente ans, Dany Laferrière est l’auteur de romans salués par la critique : Le Goût des jeunes filles (2005), Vers le Sud (2006), Je suis un écrivain japonais (2008). Il pose d’une manière toute personnelle la question de l’identité et de l’exil.

 

Schultz Laurent Junior

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