La danseuse Katherine Dunham à l' exposition :«Déborder l' anthropologie» en France

La danseuse et chorégraphe Katherine Dunham qui avait fait d' Haïti sa terre d' adoption sera aux côtés de deux autres femmes noires à l' exposition intitulée : " Déborder l' anthropologie" qui se tiendra au Musée du Quai Branly Jacques Chirac à Paris du 6 février au 12 mai 2024.L’exposition présente leurs archives de terrain, puis la manière dont elles les transforment et les utilisent en dehors du champ de l’anthropologie. Elle rend ainsi compte de leur regard de femmes noires engagées.

L’exposition met à l’honneur trois femmes africaines-américaines engagées (Zora Neale Hurston, Eslanda Goode Robeson, Katherine Dunham) considérées comme des figures majeures de l’histoire culturelle et politique des États-Unis, de l’anticolonialisme, du féminisme, de la danse et de la littérature. Le parcours présente leurs archives de terrain, puis la manière dont elles les transforment et les utilisent en dehors du champ de l’anthropologie. À travers les portraits de la romancière Zora Neale Hurston (1891-1960), de la journaliste Eslanda Goode Robeson (1895-1965) et de la danseuse Katherine Dunham (1909-2006), l’exposition explore une autre approche de l’anthropologie. Par leurs démarches audacieuses et innovantes, ces trois personnalités africaines-américaines ont su adopter une posture différente de celles des anthropologues blancs, et ainsi écrire une autre histoire de la discipline, devenant des figures militantes et artistiques majeures du XXe siècle.

 

Katherine Dunham et Haïti

Katherine Dunham, la papesse de la danse moderne afro, a trouvé en Haïti sa patrie d’adoption. En 1935, elle se rend dans les Antilles et les Caraïbes pour étudier les danses traditionnelles de la région. Ce travail de terrain commence en Jamaïque, où elle est restée plusieurs mois, puis elle se rend en Martinique et à Trinité-et-Tobago pour de courts séjours. Au début de l’année 1936, elle débarque en Haïti et tombe tout de suite sous le charme de ce pays. Ce sera le premier d’une longue série de séjours en Haïti tout au long de sa vie. Elle y fait l’acquisition de l’Habitation Leclerc, une maison qui appartenait autrefois à Pauline Bonaparte, la femme de Napoléon Bonaparte avant la révolte des esclaves. En Haïti, Dunham enquête sur les rituels vaudou et sur la danse des initiés. Après de longues années de recherche et d’initiation, elle est devenue manbo, prêtresse vaudou. Elle se lie également d’amitié avec Dumarsais Estimé, président d’Haïti entre 1949 et 1950. Elle lui apporte son soutien lorsque celui-ci, victime d’un coup d’État, est forcé de s’exiler en Jamaïque. De ses nombreuses recherches sur Haïti, la danseuse publie en 1974 un livre intitulé “Dances Of Haiti”. En 1992, alors âgée de 82 ans, Katherine Dunham entame une grève de la faim pour protester contre le mauvais traitement des réfugiés haïtiens aux États-Unis.

 

Schultz Laurent Junior avec la presse internationale

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