Dans le cadre de ses rendez-vous hebdomadaires, le mercredi 28 février 2024, l’équipe de Les Mets Crédits de la Culture (MCC) a rencontré à Lima’s restaurant, à Delmas 40 B , le journaliste culturel du quotidien Le National, Schultz LAURENT Jr. Pour un échange autour du sujet : « Le journalisme culturel, une profession en voie de disparition en Haïti. » Le journaliste culturel et sociologue de son état, Junior Antoine , a fait office de modérateur.
Installé autour d’une table au restaurant, l’œil pétillant, Schultz Laurent Junior a expliqué que le journalisme culturel est une profession passionnante mais qui est en voie de disparition en Haïti si rien fait pour encadrer les professionnels de la presse qui doivent rendre compte des activités culturelles et artistiques qui se font en Haïti. Selon le conférencier , le journaliste culturel est un professionnel peu connu . Il a en charge la production d’ articles et de reportages relevant de la culture . Il a expliqué qu’ il y a beaucoup d’ activités culturelles qui se font en Haïti chaque année mais qu’ il n’ y a pas vraiment de professionnels qualifiés pour relayer à travers la presse les temps forts de ces événements culturels : vernissage , exposition de photographies, fashion show, défilé de mode , vente signature d’ ouvrages. À cela, il faut ajouter des recensions critiques sur des ouvrages et des articles sur la gastronomie, la sculpture, l’ architecture, le cinéma , les arts de la scène etc. Malheureusement , selon Schultz Laurent Junior, il n’ y a pas de centres de formation de journalisme en Haïti qui forment des professionnels de la presse dans le domaine culturel. « Le journalisme culturel c’est un métier que l’ on apprend sur le tas mais surtout grâce à la curiosité, l’ ouverture d’ esprit, les excellentes qualités rédactionnelles et l’ esprit de réflexion , de créativité et une très bonne connaissance du milieu culturel haïtien.
Cependant , Schultz Laurent Junior a fait savoir que la pratique du journalisme culturel en Haïti se heurte à de nombreuses difficultés. « Le journalisme culturel est- ce de l’ héroïsme au quotidien ? La pratique du journalisme culturel en Haïti est un véritable parcours de combattant. C’ est une profession qui est en crise en Haïti .Il manque de professionnels qualifiés alors que autrefois il y avait une pléiade de journalistes culturels qui ont fait et qui continuent à faire les beaux jours de certains médias en Haïti. Il avait salué au passage le travail remarquable de Ralph Boncy , Pierre Raymond Dumas , Roland Léonard, Pierre Clitandre, Rodney Saint Eloi, Dominique Batraville, Jobnel Pierre, Robenson Bernard et les jeunes promesses et les plumes confirmées de ce secteur qui ne sont pas nombreux aujourd’hui : Claude Bernard Sérant, Elien Pierre, Dominique Domerçant, Carl Pierrecq, Ricot Marc Sony, Gaëlle Alexis et consorts.
Il a par ailleurs félicité les responsables de Les Mets Credits de la culture pour ces genres de rencontres pour que les journalistes culturels se questionnent sur l’ avenir de ce métier. « Quelles sont les nouvelles voies à suivre et que faut il faire pour que la culture continue d’ atteindre les gens à l’ avenir ? Selon Schultz Laurent Junior , les pouvoirs publics et les mécènes privés doivent soutenir non seulement la création culturelle mais aussi sa couverture médiatique. « Même quand les reportages culturels représentent dix pour cent des articles ou sujets d’ actualité dans les médias et que les thèmes culturels occupent une très grande place dans la presse à sensation et gratuite, le journalisme culturel a toute sa place dans la société haïtienne. Si rien n’est fait a-t-il déclaré , si les journalistes culturels ne sont pas encadrés et formés , si il n’ y a pas de centres de formation adéquate, si le salaire des journalistes ne sont pas révisés à la hausse, si nos jeunes continuent à fuir le pays pour des cieux plus cléments , le journalisme culturel ce métier si passionnant pourra un jour disparaître en Haïti. » a-t-il conclu.
Notons que Les Mets Crédits de la Culture, est un espace de réflexions et de causerie initié en 2019, à Port-au-Prince, par une pléiade d’écrivains et d’intellectuels haïtiens tels que : Inema Jeudi (Ecrivain, poète, journaliste), Emmanuel Stéphane LAURENT (professeur, anthropologue, juriste), Fabiola Musac (Juriste, animatrice) etc. Cet espace de rencontres et de partage de connaissances se veut un rendez-vous hebdomadaire avec son public, chaque mercredi à compter de 5h pour 7h PM dans les locaux de Lima’s Restaurant, à Delmas 40B.
Frantzley VALBRUN