À la rencontre du poète Cesarin Jhonson Maykerly Woods

Natif de  Croix fer, une localité de la commune de Belladère, Cesarin Jhonson Maykerly Woods a plusieurs chapeaux.  À côté de ses études en droit, anthroposociologie et philosophie, il a également consacré une partie de son temps à la poésie.  Il s'est entretenu avec Le National sur son parcours académique et ses différents projets.

 

Le National:  Pouvez-vous nous parler un peu de vous-même et de votre parcours en tant que poète?

   MW:  Je suis Cesarin Jhonson Maykerly Woods, né à Croix fer une localité de la commune de Belladère. J'ai grandi à Port-au-Prince là ou j'ai fait mes études primaires chez les sœurs de Don Bosco de Cité militaire et mes études secondaires au lycée Jean Marie Vincent. Après mes baccalauréats, j'étudie le droit et anthroposociologie à l'université d'état d'Haïti (UEH) parallèlement j'entame l'étude de la Philosophie à l'École normale supérieure de Saint Ignace de Loyola les Jésuites. J'ai suivi une formation en poésie au Congo Kinshasa et j'ai participé à la deuxième édition Anthologie poétique internationale au Congo Kinshasa. Pendant cette aventure, j'ai rencontré un Congolais( Victor Belarme Kabwang) et un Sénégalais Amadou Lamine Sall qui m'ont beaucoup influencé dans la littérature. Je suis membre de plusieurs organismes sociaux tels que : AVRED Haïti, RAD, KJAYI( Koleksyon Jèn Ekriven Ayisyen).

Mon parcours en tant que poète est une histoire passionnante et de folie, depuis ma tendre enfance, j'ai commencé à écrire même si je n’ai pas la moindre idée de ce que j'écris. Quand j'étais petit mes grandes sœurs avaient l'habitude de m'appeler " écrivain" j'ai toujours une plume et un cahier en main pour écrire n'importe quoi. Cette graine de folie m'emmène jusqu'en 2019 a écrit mon premier recueil de poèmes qui s'intitule " Enmèt Senkant". Voilà l'idée de ma carrière poétique.

 

Le National: Quelles sont vos principales sources d'inspiration en tant que poète?

MW: Mes principales sources d'inspirations sont tissées sur l'amour, la sensibilité, la solitude , la défense et sur le réalisme social.

 

Le National: Comment décririez-vous votre style poétique et quelles sont les thématiques que vous explorez le plus souvent dans vos poèmes?

MW: Mon style d'écriture est un mélange entre le lyrisme et le réalisme et est aussi une forme de révolte contre la violence sur les femmes, la misère, la gangstérisation de l'état, la répression, l'insécurité et la corruption.

 

Le National: Pouvez-vous nous parler de votre dernier recueil de poésie et des thèmes qu'il aborde?

MW: En juin 2022, j'ai publié mon premier recueil de poèmes. Deux ans plus tard, j'écris un deuxième recueil de poèmes chez les éditions Varella qui s'intitule " Mes maux entre les mots" empreint de lyrisme qui décrit la douleur et le désespoir, mais aussi l'espoir et l'amour qu'apportent les mots dans ma vie. J'ai vécu une enfance amère et épousée de solitude d'où la répression est la grande vertu, sans amour, sans affection < Ti ayisyen se ba li manje, ba li baton.> Chaque poème est une alarme vibrante à la réflexion aux grandes difficultés de ma vie et à la sombritude de l'humanité.

 

Le National: Quels sont les poètes ou mouvements littéraires qui vous ont influencé dans votre travail?

Mw: Les poètes qui ont influencé mes travaux sont Georges Castera Fils, Jean de la Fontaine, Frankétienne, René Depestre, Jacques Roumain, Pablo Neruda, et le poète sénégalais Amadou Lamine Sall.

 

Le national: Quelle importance accordez-vous à la langue et à la forme dans vos poèmes?

MW:   La langue est un outil de communication et c'est un moyen pour véhiculer notre pensée, c'est pourquoi j'ai favorisé ma langue maternelle dans mes écrits à savoir le créole. Un poète est d'abord un messager, un ambassadeur culturel pour défendre la langue, une entité culturelle d'un peuple.

 

Le National:  Avez-vous de projets en tant que poète que vous aimeriez partager avec vos lecteurs?

MW:  J'ai deux recueils de poèmes inédits, très bientôt qui seront disponibles dans les différents salons et foires livres.

 

Le National:  Comment voyez-vous le rôle de la poésie dans la société contemporaine ?

MW : À l'état actuel des choses, la poésie doit prendre en compte les réalités sociales pour tenter d'apporter les solutions jugées nécessaires, la poésie est une affaire sociale autant que culturelle donc son rôle est de transformer, est de changer, et enfin est de transcender.

 

Le National:  Quel conseil donneriez-vous aux jeunes aspirants poètes qui cherchent à se faire une place dans le monde de la poésie?

MW:  Ils doivent continuer à lire, en lisant ils vont trouver leur place dans la littérature. Pas de littérature sans la lecture

 

Le national ; Y a-t-il quelque chose d'autre que vous aimeriez partager avec vos lecteurs concernant votre travail ou votre parcours en tant que poète?

MW:  Non.

 

 Le National: Quel a été votre premier contact avec la littérature et quels ont été les premiers livres ou auteurs qui ont suscité votre intérêt?

MW:  Georges Castera fils est un grand auteur haïtien que je peux lire. Après avoir feuilleté les pages de Biswit Leta je me suis dit ça c'est de la littérature purement haïtienne, son recueil de poèmes a embrassé toute une réalité moi que j'ai vu à mes propres yeux quoiqu’il ait écrit cet ouvrage depuis des années. J'ai rencontré aussi Franckétienne dans son fameux Roman en créole Dezafi pour moi qui constitue la vie même des Haïtiens en décrivant la situation sociopolitique de son époque c'est-à-dire la dictature Duvalierisme. Il y a encore le fameux Jacques Roumain dans dans son texte Gouverneurs de la rosée qui m'a profondément marqué, en lui c'est l'indigénisme en personne et Jean de la Fontaine avec les animaux malades de la peste.

 

Le National : Comment votre parcours scolaire a-t-il influencé votre passion pour la littérature?

MW:  J'étudie les Sces humaines et sociales, j'ai essayé de jumeler ma passion pour la littérature avec mon parcours professionnel, ce dernier joue un rôle très important dans la poésie, il me permet de mieux comprendre et de contextualiser les problèmes sociaux dans une dimension particulière et de voir le côté de l'esthétique pour transformer ( la praxis).

 

Le National : Quels ont été les moments clés de votre éducation littéraire, que ce soit à l'école ou en dehors?

Réponse, MW : Lire, méditer, et de me voir inspirer.

 

Le National : Comment avez-vous décidé de poursuivre vos études dans le domaine de la littérature et de la poésie?

 MW : J'ai suivi une formation en poésie classique au Congo Kinshasa, pour moi qui lié à une littérature comparée, en rencontrant d'autres poètes du monde tout ceci va me donner beaucoup plus d'énergie pour poursuivre mes rêves en tant que poète.

 

Le National:  Quels  aspects de vos études littéraires ont été les plus enrichissants ou les plus stimulants pour vous ?

MW : Avec la formation de la poésie, j'ai eu la chance de voyager partout dans le monde. J'ai  rencontré un ami frère, au Congo Victor Poète qui est un grand poète et qui me soutenait.

 

Le National:  Quels défis avez-vous rencontrés sur votre chemin vers une carrière littéraire et comment les avez-vous surmontés?

MW : Non pas de défis.

 

Le National:   En quoi votre parcours scolaire a-t-il influencé votre approche de l'écriture et de la création littéraire?

MW: D'abord mes écrits sont tissés aux œuvres d'un grand fabuliste français à savoir Jean de la Fontaine, en classe de seconde j'étudiais ce fabuliste et qui a jeté la première pierre dans ma carrière littéraire, à force de lire les grands écrivains classiques, et les écrivains contemporains ceux-ci m'ont beaucoup influencé jusqu'arriver à ma création littéraire.

 

Le National ; Pouvez-vous partager une anecdote ou un souvenir marquant de votre parcours scolaire lié à la littérature?

MW : Pas de souvenirs marquants

 

Le National: Quels conseils donneriez-vous aux jeunes passionnés de littérature qui envisagent de suivre un chemin similaire au vôtre?

MW: Continuer à lire les œuvres littéraires, s'adonner à la lecture de tous bons livres, cela nous aidera à mieux produire et à mieux connaître l'espace esthétique haïtien.

 

Propos recueillis par Godson Moulite

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