Quand Medjy célèbre l’alchimie de l’amour dans « Lasyans » !

Dans l’espace d’un cocktail de souffle et d’écho des virtuoses, des rythmes et de paroles émotionnellement bien agencées, l’artiste-chanteur-interprète Medjy accouche une composition musicale inédite, qui aura manifestement un bel avenir dans l’histoire de la musique haïtienne. « Lasyans » se confirme comme cette pièce majeure qui inaugure une belle expression de la créativité musicale haïtienne.

Dans un vocabulaire clair et limpide, cette chanson décrit une scène bien ordinaire dans les relations amoureuses, à travers un style et un lyric extraordinaires. « Lasyans » conjugue le temps à travers une relation amoureuse en pleine maturation. La progression et l’exploration du sujet nous imposent un si beau décor est à la fois très original, inspirant et entraînant.

Des mois après la sortie de cette perle musicale, « Lasyans » me rattrape dans la cour de quelques philosophes, après une causerie sur l’histoire d’Haïti, un avant-dernier samedi de mars. Medjy mérite bien quelques-uns de ces rameaux qu’on allait offrir le lendemain. À deux mains, il a façonné avec ses pairs et ses complices artistiques, une chanson riche en couleur et en saveur.

Désolé mes chers lecteurs et lectrices, si : « N ap pale franse kounya », autour de cette composition qui partage les meilleures notes de notre langage poétique et populaire. Toutefois, on se rappellera avant tout que la musique n’a pas de frontières et que cette publication ne vise qu’à contribuer à élargir le champ de « Lasyans ».

Dans les trois dimensions explorées dans: « Lasyans », à travers le jeu des instruments, la poésie et l’harmonie, on assiste à une forme de célébration des talents de ce génie, qui vient poursuivre la voie tracée par Alan Cavé, King Kino, Jacques Sauveur Jean, Amstrong Jeune, parmi d’autres voix masculines qui savaient si bien offrir des chansons d’amour durant les dernières années.

Derrière cette originalité imposée dans « Lasyans », tous les esprits sensibles pourraient confirmer que le sujet est très inspirant. Par le choix des mots, les rimes, la description scénique des faits et des gestes qui défilent, cette chanson pénètre nos sens jusqu’à nous inviter à danser.

« Gad kijan w plwaye anba vant mwen ! ».

De l’originalité célébrée dans un mélange de créole en abondance, avec quelques gouttes de paroles importées de l’anglais et du français. « Lasyans » combine les quatre éléments de l’existence humaine, pour ensuite les mélanger avec les trois périodes du temps, dans l’éternité de l’union entre ces deux coeurs aimants. « Wa tande rèl…! ».

Défilement progressif des différentes étapes dans une relation d’amour ordinaire, pourtant si bien présentées dans un langage inspirant et tentant. “Kantite fwa ou eseye dekouraje mwen”, “Si mwen te koute ou, si mwen pat tcheke ou, men sa nou tap rate...

Dans l’espace de trois minutes cinquante-sept secondes, il est possible de faire la ronde d’une salle entre deux carreaux. Tellement la pièce offre plusieurs portes d’entrée pour faire bouger les sens en toute sérénité. En vérité, “Lasyans” est très entrainante. Une musique à la fois vivante et vibrante. Plus qu’une simple célébration d’amour, ce morceau porte en elle à la fois des semences d’invitation, d’interpellation et d’interrogation ? “Ou genlè byen renmen m‘, le temps de ‘Kole tèt ou manman, avek tèt mwen manman !’

Dans cette pièce très rythmique, l’amour est célébré durant les quatre saisons de nos émotions. En dehors de l’action, l’utilisation du temps dans l’évolution de cette relation amoureuse questionne et étonne à la fois : ‘Ti bo vè dizè, Fè lanmou a e ka, TI bebe nan nef mwa’ ; ‘N’oublie pas bonne journée’….

Disons que ce chanteur, dont la voix a porté au sommet le groupe Enposib, n’est pas à son premier coup d’essai. Dans sa belle déception avec Arly Larrivière, il n’a pas manqué l’occasion de rappeler : ‘Gade jan mwen sezi’, quelques mois plus tard après ‘Lasyans’. Une belle interprétation qui propose ce refrain inédit. “Ou genlè byen renmen m. "Sezi M sezi’ !

Dominique Domerçant

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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