Des jeunes du Centre culturel Pyepoudre ont présenté un récital intitulé : « À qui la faute », un poème de Victor Hugo le samedi 8 juin 2024 à la salle d’animation Fritznel Fanfan Morisseau. Mêlant textes, voix et chorégraphie, le récital s’adresse aux criminels qui brûlent les symboles de la Nation par exemple les bibliothèques, lieu de l’esprit, de la lumière et de la connaissance.
Dans la salle où se déroulait le récital , une scène était improvisée.Il y avait des chaises et des tabourets qui attendaient les acteurs lesquels allaient déclamer le poème : « À qui la faute » de Victor Hugo. L’une des actrices Élisabeth Cajoux, élève du NS4 au lycée Marie Jeanne était assise au premier rang. Souriante , elle regardait la scène apparemment vide, orientant son regard vers l’assistance comme si ses yeux cherchaient les auteurs du sinistre de la Bibliothèque nationale d’Haïti La grande metteure en scène Paula Clermont Péan était restée debout au fond de la salle . Elle avait aussi mêlé sa voix pour donner plus d’entrain à ce récital en cette fin d’automne.L’un.des protagonistes portait un maillot aux couleurs du deuil s’accusait d’avoir commis le forfait comme.si son.acte allait mettre dans un tombeau tous les livres contenant les pensées des hommes. Mais d’autres voix se sont élevées pour lui rappeler l’importance d’une bibliothèque qui joue un rôle dans l’accès au savoir, c’est un lieu qui sauvegarde le patrimoine culturel et scientifique de l’humanité.
« Tu viens d’incendier la Bibliothèque ?
- Oui.
J’ai mis le feu là.
- Mais c’est un crime inouï !
Crime commis par toi contre toi-même, infâme !
Mais tu viens de tuer le rayon de ton âme !
C’est ton propre flambeau que tu viens de souffler !
Ce que ta rage impie et folle ose brûler,
C’est ton bien, ton trésor, ta dot, ton héritage
Le livre, hostile au maître, est à ton avantage.
Le livre a toujours pris fait et cause pour toi.
Une bibliothèque est un acte de foi
Des générations ténébreuses encore
Qui rendent dans la nuit témoignage à l’aurore.
Quoi! dans ce vénérable amas des vérités,
Dans ces chefs-d'oeuvre pleins de foudre et de clartés,
Dans ce tombeau des temps devenu répertoire,
Dans les siècles, dans l’homme antique, dans l’histoire,
Dans le passé, leçon qu’épelle l’avenir. »
L’auditoire composé en grande partie de jeunes suspendu aux lèvres des récitants a pu s’abreuver des mots du poème : « À qui la faute » Ce poème écrit en 1872,suite à l’incendie de la Bibliothèque des Tuileries lors de la Commune de Paris en 1871. Il est structuré comme un dialogue entre deux voix l’une accusant l’autre d’avoir incendié la bibliothèque et l’autre admettant le crime.Paula Clermont Péan dans la mise en scène a fait intervenir le danseur Marc Kenley Georges Le chorégraphe à travers le chant lyrique de son.corps et des mouvements bien inspirés ont laissé transpiré des messages lesquels sont des appels à l’unité au sein de la famille haïtienne.
Le récital n’était pas trop long mais il a ravi le public qui a découvert l’un des poèmes majeurs du grand Victor Hugo. Il a été surtout interpellé sur le sort de la Bibliothèque nationale d’Haïti saccagé et brûlé par des bandits le mois d’avril dernier.
Schultz Laurent Junior
Credit/Photo: Clifford Guerrier
