L’humanité doit se réinventer !

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« Il y a une chose plus triste à perdre que la vie, c’est la raison de vivre, plus triste que de perdre ses biens, c’est de perdre son espérance. »

Paul Claudel

 

 Cette année 2021 pose plus de questions qu’elle n’a apporté de réponses. L’humanité semble perdue, entre les premiers grands désastres, conséquences du réchauffement climatique, et les bruits de bottes en Ukraine et en Mer de Chine. Sur le plan sanitaire, le Covid-19 nous offre comme cadeau empoisonné de fin d’année, un nouveau variant encore mystérieux baptisé Omicron. Une forme de la pandémie est venue défier les scientifiques du monde entier et mettre à mal une économie mondiale qui sortait à peine d’une léthargie forcée.

 

Jamais, depuis la guerre froide, nous n’avons frôlé d’aussi près une escalade militaire entre les États-Unis et la Russie. Des avions russes et ceux de l’OTAN se sont croisés en maintes occasions au-dessus de la Mer noire, tandis que des dizaines de milliers de soldats russes se massaient aux frontières ukrainiennes. Au sein des chancelleries occidentales, l’alerte est à son maximum, des cellules de crise sont restées mobilisées pour « monitorer » une situation des plus dangereuses.

 

Le président russe Vladimir Poutine exige des garanties que les frontières de l’OTAN ne s’arrêteront pas aux portes de son pays, une situation vécue par Moscou comme une menace pour la sécurité de ses habitants. Aussi les grandes puissances jouent dangereusement à se faire peur en multipliant les manœuvres militaires, en exhibant la menace de lourdes sanctions économiques contre tout éventuel fauteur de guerre, lisez Vladimir Poutine.

 

La région indopacifique ne va pas mieux avec l’hypothèque que fait peser sur Taïwan, la Chine de XI Ji Ping, qui compte bien un jour où l’autre récupérer un territoire considéré comme sa province.

 

Du côté de l’Afghanistan, suite au gâchis du retrait américain et la victoire triomphale des « étudiants en religion », ces derniers après avoir fait un temps illusion sont revenus à des pratiques ultra-conservatrices qui privent les femmes de leurs droits les plus élémentaires.

 

Un peu partout sur la planète, se poursuivent d’interminables conflits comme au Yémen ou dans la corne de l’Afrique, au Soudan ou au Proche-Orient. On entend parler de paix que dans les homélies du Pape François. Les grands de ce monde n’ont dans la bouche que menaces et invectives, depuis qu’un certain Donald Trump a bouleversé la « grammaire » des relations internationales. Le discours politico-diplomatique s’est paré d’un lexique à faire pâlir les grands conquérants de l’antiquité.

 

En Haïti, la violence quotidienne a fini par gravir les hauteurs de Pèlerin pour frapper au plus haut sommet de l’État. Depuis c’est le tsunami des enlèvements sauvages et aveugles. L’impunité que nous dénoncions dans ces colonnes et ailleurs a fini par rendre endémique le phénomène horrible du kidnapping.

 

En 2021, le pays d’Haïti qui, trois siècles auparavant, avait brisé les chaînes honteuses de l’esclavage se retrouve au centre d’un vaste commerce de personnes, un juteux trafic qui renforce des gangs qui se « métastasent » sur tout le territoire.

 

En cette aube 2022, l’espoir n’est pas « mort » pour autant. La science est parvenue tant soit peu à se colleter avec la Pandémie en rendant disponibles en un temps record une panoplie de vaccins, quel que soit nos opinions sur la question, force est de constater une nette capacité de réponse de certains laboratoires mondiaux.

 

On annonce aussi pour les prochains mois des médicaments assez efficaces contre le Covid et ses variants les plus récents. Le lancement le 25 décembre dernier par la NASA du James-Webbs télescope augure de grandes découvertes vitales pour le genre humain. Une condition humaine souffreteuse qui a besoin d’une revitalisation éthique et scientifique pour se perpétuer dans un meilleur avenir.

 

Il reste que chez nous, nous sommes encore à la recherche de cette « unité historique de peuple » qui mettrait fin à la « déroute de l’intelligence » et aux pratiques mortifères de gouvernance. Il existe des initiatives qui annoncent un nouveau « printemps haïtien », mais elles sont comme des hirondelles à portée de fusils de redoutables chasseurs d’humanité.

 

Dans ce contexte difficile et plein de défis de toutes sortes, nous vous souhaitons une bien meilleure année 2022, dans la solidarité et la lutte pour un vrai changement.

 

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