L’éthique de la responsabilité, l’engagement et la cohérence sont les principales valeurs fondatrices des sociétés « éclairées ». C’est ce qu’ atteste la dynamique de la “Cité du savoir”, pivot d’un méga projet dénommé “Pôle d’innovation du Grand Nord (Pigran) dont HL Construction SA et GRAHN-Monde ont procédé au lancement officiel le weekend écoulé dans la localité Genipaillé de la commune de Milot.
L’éthique de la responsabilité, l’engagement et la cohérence sont les principales valeurs fondatrices des sociétés « éclairées ». C’est ce qu’ atteste la dynamique de la “Cité du savoir”, pivot d’un méga projet dénommé “Pôle d’innovation du Grand Nord (Pigran) dont HL Construction SA et GRAHN-Monde ont procédé au lancement officiel le weekend écoulé dans la localité Genipaillé de la commune de Milot.
En effet, la pose de la première pierre par MM. Hervé Lerouge et Samuel Pierre, respectivement PDG de HL Construction et Président du GRAHN-Monde d’un bâtiment devant servir de résidence aux professeurs dans le cadre du projet de “la Cité du savoir” dans la commune de Milot est une initiative novatrice. L’ouvrage que HL Construction se propose de réaliser et qui sera livré sur une période ne dépassant pas dix mois s’inscrit dans une dynamique moderne de développement socio-éducatif.
Ce projet, lancé en 2015 sous l’égide du Centre de la Petite Enfance de Paul-Gerin Lajoie, bénéficiera de l’appui technique de l’Institut des Sciences, des Technologies et d’Etudes Avancées d’Haïti (ISTEAH) qui dessert déjà la population du Grand Nord. La Cité du savoir sera dotée d’une école fondamentale, de la résidence des professeurs et d’un centre de santé communautaire. Question de faire du Grand Nord un grand pôle de développement et un incitatif efficace à la création de richesses. Soit !
Mais en quoi consiste le rôle du ministère de l’Education Nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) dans la mise en oeuvre et l’exécution de ce projet? Y a-t-il une synchronisation des axes d’intervention du plan opérationnel 2010- 2015 visant la refondation du système éducatif et le projet de GRAHN-Monde? Les enseignements tirés par les acteurs du système et les bailleurs sont-ils pris en compte par l’Etat haïtien qui n’a pas tenu ses engagements dans le cadre du suivi à donner à la construction des Ecoles Fondamentales d’Application et Centres d’Appui Pédagogique (Efacap) financées à travers huit (8) départements géographiques du pays par l’Union européenne (UE) via le Programme d’Appui au Renforcement de la Qualité de l’Education (PARQE)?
Question pertinente et peut-être assez saisissante: la Cité du Savoir constitue-t-elle véritablement une valeur ajoutée à notre système éducatif qui n’en finit pas de se chercher et qui ne vit d’ailleurs que de crises les unes plus pernicieuses que les autres: crise de la revalorisation du métier d’enseignant, crise d’une école à plusieurs vitesses, crise de la formation des enseignants, crise de l’absence des lycées techniques consacrés par le nouveau secondaire...?
Le projet de fondation de la Cité du savoir reste et demeure, somme toute, une initiative à encourager, d’autant qu’il tend à mettre à profit les ressources humaines et matérielles de la population du grand Nord en général et de Milot en particulier. Et ce serait tant mieux s’il s’inscrivait dans le cadre d’une dynamique de décentralisation et de responsabilisation systématique des collectivités territoriales.
Robenson Bernard
De même que la Constitution de 1987, qui fut concoctée par des pairs, à des fins partisanes, et qui constitue aujourd’hui un accroc à la gouvernance du pays, il importe de ne pas prendre des décisions à la légère qui mettent à mal le devenir de la nation. Nous avons trop longtemps hypothéqué le bien commun, au détriment du «pays-en-dehors», parce que des intérêts mesquins l’emportent sur ceux dits «supérieurs» de la nation.
L’heure est venue de reconnaître le naufrage national, dû à des décisions à l’emporte-pièce. Les signaux d’un nouveau contrat social s’annoncent certes à l’horizon, mais il ne faut pas une nouvelle fois rater le coche.
Mérès Weche.
