Assassinat de Jovenel Moïse : Journée internationale pour la prévention des crimes transnationaux

Et si l’ONU déclarait le 7 juillet, Journée internationale pour la prévention des crimes transnationaux, en souvenir de l’assassinat du président Jovenel Moïse ? Dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021, le président de la République d’Haïti, Jovenel Moise a été assassiné dans sa résidence. Ce ne sont pas uniquement les institutions haïtiennes qui ont failli à leurs missions régaliennes, c’est l’ensemble du système des Nations unies, à travers sa représentation en Haïti, le Bureau intégré des Nations unies (BINUH), qui vont partager ce lourd passif institutionnel et cette facture de l’insécurité en Haïti.

 

Dans l’attente de l’aboutissement éventuel des enquêtes nationales et internationales en cours, autour de l’assassinat du chef de l’État haïtien, on retiendra l’implication et la participation de plusieurs institutions et des personnalités haïtiennes et étrangères, des civils et des militaires, en dehors des décisions politiques et juridiques de quelques autres États dans ce dossier, ce qui confirme pour plus d’un le caractère transnational de ce crime politique et historique commis au septième jour, du septième de l’année 2021.

Dans la liste des pays cités, entre les voyages et les réunions de planification, entre les transactions et les opérations, les arrestations et les protestations, les processus d’extraditions et les procédures spécifiques à chaque juridiction étatique, on peut citer: la République dominicaine, les États-Unis, la Colombie, la Jamaïque, la Turquie, parmi d’autres destinations, en dehors des pays d’origine où sont fabriquées les armes et d’autres équipements utilisés dans la matérialisation du crime d’État, ayant fait partir en éclat,  le rêve de Jovenel Moise de partir le 7 février 2022.       

 

Derrière toutes ces considérations contextuelles et les dimensions à la fois institutionnelles, criminelles, géopolitiques et internationales à prendre en compte dans le crime du 7 juin 2021, l’Assemblée générale de l’ONU pourrait s’offrir une belle porte de sortie, tant pour honorer la mémoire de l’ancien premier citoyen de la nation haïtienne, mais également et surtout, pour jeter les bases pour initier de nouvelles réflexions et des propositions d’agenda autour de la lutte contre les crimes de toute part, et en particulier s’inscrire dans la prévention des crimes transnationaux à travers le monde.

 

D’une pierre plusieurs coups, cette nouvelle journée internationale qui sera consacrée le 7 juillet de chaque année, à la prévention des complots et des crimes transnationaux dans le monde, offrira une fois pour toutes au système des Nations unies une occasion en or pour renforcer la coopération institutionnelle et internationale entre les instances spécialisées dans la recherche, la gouvernance et la sécurité transnationales entre les États.

Dans la même dynamique d’adoption sans vote, d’une journée internationale, par l’Assemblée générale de l’ONU, par une résolution, comme ce fut le cas pour la Journée internationale des femmes dans la diplomatie, parmi d’autres thématiques importantes  et problématiques  pertinentes institutionnalisées à l’échelle internationale, la Journée internationale de la prévention des complots et des crimes transnationaux, en hommage à la mémoire de l’ancien président de la République Jovenel Moïse, qui croyait et faisait tellement confiance aux partenaires jusqu’au soir de sa vie, ou même pendant ses derniers soupirs.

 

Dans le calendrier des journées internationales commémorées et reconnues par les Nations unies, pratiquement la journée du 7 juillet, ne dispose pas encore d’une thématique susceptible de créer d’éventuelles polémiques. Ce qui facilitera certainement le processus qui devrait aboutir à la commémoration de cette nouvelle journée internationale le 7 juillet de chaque année.

 

D’autres argumentaires pourraient bien venir de la part des autres diplomates et experts des sujets abordés dans cette proposition, qui ne vise pas avant tout à capitaliser sur les actifs et les passifs du feu président haïtien, mais qui se veut surtout un nouveau rendez-vous international pour interpeller et de responsabiliser davantage les autorités politiques et diplomatiques, les acteurs des systèmes d’informations et de la sécurité.  

 

Dans d’autres pays et dans le même contexte que celui de l’assassinat du président Jovenel Moïse, un tel crime aurait pu provoquer comme le déclic ayant provoqué la Première Guerre mondiale, des événements regrettables et des dommages irréparables dans les relations internationales. Autant pour les Nations unies d’anticiper le pire à l’avenir, en choisissant d’investir cette nouvelle journée internationale pour la prévention des complots et des crimes transnationaux. 

 

Dominique Domerçant

 

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