HAÏTI-POST-SEISME

À quand la reconstruction du Grand Sud ?

14 août 2021-14 août 2022, déjà une année depuis que le Grand Sud du pays a été frappé par un puissant tremblement de terre. Ce séisme de magnitude 7.2 a plongé encore plus les départements du Sud, des Nippes et de la Grand-Anse dans la débâcle, rendant la vie de la majorité des habitants de ces départements plus vulnérables. Ainsi, ce séisme a causé de nombreux dégâts et des pertes énormes. Depuis, des dialogues dits constructifs, de multiples promesses se font sans suite et la reconstruction du Grand Sud, promis par l’État haïtien, tarde encore, ont dénoncé certains maires et habitants desdits départements.

Plus de 1800 morts,  12 763 blessés, 30 000 maisons détruites et 83 700 endommagées. C’est le bilan officiel concernant ce drame du 14 août 2021. Dans la majorité des communes et sections communales du Grand Sud, rien n’a changé après une année. Aux îles Cayimite, au niveau du département de la Grand-Anse, plus de 725 familles ne savent à quel saint se vouer. 

 

 

Dans le cadre de la reconstruction du Grand Sud, cela fait environ huit mois que le gouvernement d’Ariel Henry avait fait une promesse d’aide internationale équivalant à 600 millions de dollars, qui jusqu’à date traine encore. 

 

 

À en croire le Premier ministre Ariel Henry, en ce qui concerne la reconstruction du Péninsule, huit bâtiments scolaires sont déjà construits tandis que quarante-six ont été réparés. Il a laissé croire que des appels d’offres pour construire vingt-cinq autres bâtiments scolaires sont déjà lancés. 

 

 

En outre, Ariel Henry appelle la population haïtienne à repenser leur manière de construire afin d’éviter des dégâts majeurs en cas de catastrophes naturelles. « Il incombera la charge aux autorités qui auront remporté les prochaines élections de poursuivre avec la reconstruction au niveau de la péninsule du Sud. Les processus concernant le déblocage de ce fonds alloué à la reconstruction du Grand Sud peuvent prendre du temps», a-t-il déclaré lors d’un message enregistré à l’occasion du premier anniversaire du tremblement de terre du 14 août 2021.

 

 

D’après Bony Kenson, maire principal des Iles Caïmites dans le département de la  Grand’Anse,  les habitants de cette commune sont aux abois. « Le tremblement de terre du 14 août 2021 nous a mis à genoux. L’ensemble de la population des Iles Caïmites croupit  beaucoup  plus dans la misère. Pas d’eau potable, les  tentes et les prélats sont en très mauvais états. Nous n’avons reçu la visite des plus hautes autorités qu’une seule fois. Ils nous ont promis monts et merveilles. Pour l’heure nous sommes toujours dans l’attente. Il semble que les 22 jours ne sont pas encore arrivés. C’est le délai du temps qu’il nous avait promis de nous visiter à nouveau », a fait savoir Bony Kenson, maire des îles Cayimites.

 

 

Parallèlement, le maire principal de cette commune dénonce la cherté de la vie et l’escalade de l’insécurité dans le pays. À en croire le maire des Îles Cayimites, le gallon d’huile se vend à 2000 gourdes et le sac de riz moyen importé se vend à 4000 gourdes et 1125 c’est le prix du gallon de carburant. Suivant ses déclarations, la population des Iles Caïmites fait face à un problème majeur qu’est la montée de la mer depuis après le tremblement du 14 août. Il appelle les autorités concernées à prendre des dispositions pour empêcher à la population d’être victime pour une énième fois.

 

 

Marie Hélène Lespérance, mairesse de la commune de Pestel, déplore de son côté la négligence des autorités concernées au niveau des différentes communes de la Grand’Anse plus précisément Pestel. De son point de vue, les autorités jettent aux oubliettes les collectivités territoriales qui étaient complètement dévastées par le séisme du 14 août.  « Nous sommes  informés qu’il y a des fonds qui ont été décaissés au nom du Grand Sud, mais jusqu’à date la population du Grand Sud vit toujours dans la crasse un an après », a fait savoir Marie Hélène Lespérance qui a tenu à rappeler que le séisme a fait 152 morts à Pestel et d’autres dégâts.

 

 

Du même coup, elle dénonce également la recrudescence de l’insécurité au niveau de l’aire métropolitaine de Port-au-Prince qui bloque l’axe routier de l’entrée sud de la capitale à cause de l’exaction des gangs armés aux habitants du Grand Sud. « Ce phénomène du banditisme plonge les habitants du Grand Sud  beaucoup plus dans des situations difficiles », a-t-elle ajouté. 

 

 

 

De ce fait, Mme Lesperance appelle les membres de la diaspora haïtienne d’aider les habitants de la commune de Pestel à reconstruire leurs maisons afin qu’ils puissent cesser de vivre dans les rues. Elle exhorte les autorités à venir en aide à la population de la commune de Pestel. « Les habitants de la commune de Pestel doivent retrouver leur sourire »,  a-t-elle conclu. 

 

 

Vladimir Predvil 

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