Des secteurs divisés autour du choix de leurs représentants au CEP

Les démarches du gouvernement auprès des secteurs pour la désignation des personnalités devant faire partie du Conseil électoral provisoire patinent. La date du 17 avril, accordée comme délai à l’Association nationale des médias haïtiens (ANMH) et l’Association des médias indépendants d’Haïti (AMIH) n’est pas respectée du fait que le secteur se dit plutôt préoccupé par la libération du vice vice-président de l’ANMH, Robert Denis, enlevé depuis plus d’une semaine. D’un autre côté, le secteur du Vaudou et celui des femmes sont à couteaux tirés à cause du choix de leurs représentants au CEP.

Dans une prise de position, le bureau de la présidence de Zanfan tradisyon Ayisyen (Zantray) a porté un démenti, suite à la note circulant sur les réseaux sociaux, sur le choix de Me Newton Saint-Juste comme personnalité qui doit représenter le secteur au Conseil électoral provisoire. « Zantray prendra toutes les dispositions que de droit contre les fabricants de cette fausse note motivée par la seule volonté de semer le trouble et la discorde dans le secteur. Les noms des deux personnes désignées par le secteur vaudou pour siéger au CEP seront officiellement publiés incessamment », a-t-on pu lire dans le communiqué. 


 

Parallèlement, le secteur des femmes ne s’est pas encore mis d’accord sur les personnalités qu’il doit désigner pour constituer le CEP. Par ailleurs, Mme Rachelle Mathieu, directrice exécutive du regroupement dénommé « Kri fanm Ayiti », dénonce les divisions qui règnent dans ce secteur. « Les organisations des femmes ne sont pas regroupées. On ne peut pas parler en ce sens d’un représentant du secteur. Le Premier ministre a lancé son invitation à deux ou trois organisations de femmes et ces regroupements veulent tout décider pour le secteur et l’ensemble des femmes du pays. Il n’y a pas eu aucune concertation avec les autres organisations des femmes pour discuter des enjeux, des intérêts et des conséquences d’un quelconque choix », a-t-elle admis. La responsable de la structure « Kri fanm Ayiti » a également ajouté que cette pratique est ancienne dans notre culture politique et soulève qu’il s’agit d’une démarche qui ne peut pas conduire à un consensus de dialogue entre les acteurs pour une sortie de crise. 


 

Néanmoins, après que l’ANMH avait décliné l’invitation du cabinet du Premier ministre, Ariel Henry, les responsables de cette structure médiatique se disent plutôt préoccupés par la situation sécuritaire du pays, qui en général provoque un lot de victimes considérables au quotidien. Pour sa part, Jacques Desrosiers, le président de l’Association des journalistes haïtiens (AJH), soumet que les élections constituent une étape fondamentale dans la démocratie. Cependant, avec la crise actuelle, on ne peut pas se permettre de déclarer qu’on est prêt à organiser des élections dans une situation pareille. Il a parallèlement confié que le gouvernement doit travailler pour rétablir le calme et donner une réponse à la population qui a tant besoin d’un climat sécuritaire pour vaquer librement à ses activités. Mme Rachelle Mathieu, de son côté, soutient que le moment n’est pas propice pour l’organisation des élections. « Ce qui doit être priorisé en ce moment, c’est la stabilité, le retour à la normale et le bon fonctionnement de toutes les activités. Nos enfants ont besoin de prendre calmement les rues pour aller à l’école, nos commerçants ont également besoin de se rendre librement dans les marchés publics et faire progresser leurs affaires. Voilà ce qui importe pour nous », a-t-elle conclu !


Oberde Charles
 

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