À l’approche de la rentrée scolaire prévue le 1er octobre 2025, les marchands de fournitures scolaires, notamment dans la commune de Pétion-Ville, tirent la sonnette d’alarme. Dans les rues et marchés de la zone, l’ambiance est morose. Plusieurs commerçants témoignent de la gravité de la situation : inflation, rareté des clients et insécurité font que la reprise des classes ne représente plus un soulagement économique, mais plutôt une charge supplémentaire dans un quotidien déjà précaire.
Beaucoup expliquent qu’ils n’arrivent même plus à vendre les fournitures nécessaires, et certains renoncent à s’installer quotidiennement, de peur d’être victimes de vols ou d’agressions. Jadis perçue comme une période de forte activité commerciale, la rentrée scolaire ne génère désormais que peu d’impact économique pour ces marchands.
Certains affirment que les dépenses scolaires dépassent largement les moyens des parents, eux-mêmes affectés par la crise générale. « Avant, tout le monde se précipitait pour acheter les fournitures scolaires. Aujourd’hui, nous ne pouvons même plus vendre assez pour payer les frais du marché. » Confie l'un d'eux:
Dans ce climat tendu, les commerçants expriment plusieurs revendications, la principale portant sur la sécurité. Ils appellent l’État à garantir leur protection, en particulier dans les zones vulnérables aux actes de banditisme. À cela s’ajoute une plainte croissante contre la concurrence étrangère, notamment chinoise, perçue comme un facteur aggravant leur précarité.
Certains marchands demandent que des mesures soient prises pour limiter l’expansion incontrôlée des magasins chinois dans le pays, et plus particulièrement dans la commune de Pétion-Ville. Selon eux, ces établissements, souvent mieux approvisionnés et proposant des prix plus compétitifs, leur prennent la majorité des clients. Une commerçante déclare : « Si les autorités n’imposent pas de règles, nous, les petits marchands, finirons par disparaître. Retirez tous les magasins chinois, renvoyez les Chinois. »
Au final, ces commerçants, à la fois témoins et victimes de l’effondrement socio-économique du pays, rappellent qu’ils font partie intégrante du tissu économique local. Leur survie dépend d’une volonté politique forte, capable de poser des actions concrètes pour encadrer la rentrée scolaire dans un climat de justice, d’équité et de sécurité.
Modeline Youte