Près de six millions de personnes ont été affectées par Melissa, l’ouragan de catégorie 5 qui a balayé les Caraïbes la semaine dernière. Face à l’ampleur des destructions, les agences des Nations Unies intensifent leurs opérations de secours pour protéger les moyens de subsistance et éviter de nouvelles pertes.
Haïti, Cuba et la Jamaïque comptent parmi les pays les plus durement frappés, avec des dégâts considérables et plusieurs victimes. Depuis Kingston, Alexis Masciarelli, du Programme alimentaire mondial (PAM), résume la priorité du moment : « Notre priorité, à l’heure actuelle, est d’atteindre les communautés les plus isolées. »
Des régions encore coupées du monde
En Jamaïque, la paroisse de Saint Elizabeth – longtemps considérée comme le grenier agricole du pays – a été dévastée : habitations, exploitations et infrastructures ont été emportées, tandis que des zones entières restent sans électricité ni accès routier.
Le PAM a commencé à distribuer des rations d’urgence aux familles sinistrées. Environ 1 500 personnes ont déjà reçu des colis contenant du riz, des lentilles, du poisson et de la viande en conserve, ainsi que de l’huile végétale. Environ 2 000 kits supplémentaires ont été acheminés par avion depuis la Barbade, et l’agence prévoit d’assister jusqu’à 200 000 personnes sur l’île.
Inondations à Cuba, destructions en Haïti
À Cuba, Melissa a provoqué d’importantes inondations et des coupures de courant à grande échelle. Le PAM a déjà fourni une aide alimentaire à 181 000 personnes évacuées vers des abris et prévoit d’en soutenir au total 900 000.
En Haïti, les zones côtières du Sud – les plus exposées – ont vu des quartiers entiers disparaître sous les eaux. Les distributions d’urgence ont atteint 12 700 personnes dans la région du Grand Sud, et l’agence prévoit d’aider 190 000 personnes avec des rations de deux semaines, suivies d’un mois d’aide en espèces pour appuyer la reprise.
Une « longue période de relèvement »
Selon M. Masciarelli, le défi majeur reste d’atteindre les populations « sur le dernier kilomètre – celles qui ont le plus besoin d’aide dans les zones encore inaccessibles ». Il a également souligné les difficultés persistantes de communication, qui freinent l’évaluation des besoins et le suivi de la situation.
Réaffirmant l’engagement de son agence à répondre aux besoins alimentaires dans la région, le porte-parole du PAM a prévenu que le relèvement s’annonçait comme « un très long marathon ». Mercredi, l’agence onusienne a lancé un appel d’urgence de 74 millions de dollars pour venir en aide à jusqu’à 1,1 million de personnes dans les Caraïbes.
Le PAM travaille en coordination avec les gouvernements et ses partenaires pour assurer la livraison de l’aide alimentaire et des secours d’urgence aux communautés les plus vulnérables.
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