Difficulté à prévoir pour l’approvisionnement des stations-service

Le marché des produits pétroliers, comme divers autres secteurs d’activités bénéfiques pour l’économie, est en train de payer les frais de la crise multidimensionnelle qui frappe le pays. Déjà, pour les commandes, des difficultés s’imposent. Et, encore plus pour l’approvisionnement des stations-service. Marc André Dériphonse, le président de l’Association nationale des propriétaires des stations-service (ANAPROSS), souligne que la rareté du dollar sur le marché a davantage empiré les activités du secteur où des compagnies pétrolières se trouvent incapables de conduire convenablement leurs opérations.

La zone métropolitaine de Port-au-Prince, ses zones avoisinantes ainsi que les villes de province sont toutes concernées par cette pénurie des produits pétroliers observée depuis quelque temps. Pour ce mois d’avril, le Bureau de monétisation de programme d’aide au développement (BMPAD) a annoncé d’importantes cargaisons de produits pétroliers débarquées dans les terminaux de Thor et de Varreux. Pour rappel, le mercredi 12 avril 2023, 125 000 barils de gazoline avaient été déchargés ; le mardi 18 avril dernier, une autre embarcation de 165 000 barils de de diesel et 10 000 barils de gazoline avaient été reçus et pour ce weekend, soit le dimanche 30 avril prochain. Les responsables annoncent l’arrivée de 249 000 barils de produits pétroliers (124 000 barils de gazoline et 125 000 barils de diesel) ; toute cette somme pour essayer de satisfaire à quelques niveaux la demande du marché !


 

Marc André Dériphonse, le président de l’ANAPROSS, indique qu’il y a un processus d’approvisionnement difficile des stations-service. Celui-ci est dû aux différents problèmes socio-économiques qui sévissent dans le pays, assure-t-il. « Il y a l’absence d’une quantité équilibrée des produits pétroliers,  pouvant faciliter un approvisionnement équitable des pompes à essence. Des compagnies pétrolières font face à des difficultés diverses, principalement celle de la rareté du dollar américain, qui les empêche de mener convenablement leurs opérations commerciales.  En ce sens, il y a une baisse dans les commandes, qui, parallèlement, affecte le bon fonctionnement des stations-service, qui connaissent à leurs tours, un grand ralentissement dans leurs activités », soumet-il. En ce sens, le syndicaliste indique que le commerce de l’or noir est agité par un ensemble de pressions internes, qui rendent acceptable le marché parallèle (le commerce illicite de ces produits), puisqu’il y a une mauvaise régulation du marché, qui provoque une instabilité dans les commandes et au niveau de sa distribution. 



 

En ce sens, Marc André Dériphonse révèle qu’aucune station-service, membre de l’ANAPROSS, n’est exemptée de la crise. « Étant une association regroupant les propriétaires de centaines de stations-service, nous sommes affiliés à différentes compagnies pétrolières. Leurs problèmes sont nos problèmes et leurs commandes facilitent notre approvisionnement », a-t-il confié. De fait, M. Deriphonse assure que cette longue rareté de ces produits pétroliers sur le marché va encore persister sans la mise en place des mesures économiques qui peuvent favoriser le calme et la stabilité du marché.


 

Le président de l’ANAPROSS lance un appel aux responsables du gouvernement. Il les recommande de prendre des mesures administratives et économiques qui permettront de prioriser le commerce du carburant et l’importation des produits essentiels, qui jouent un rôle clé dans l’ensemble des activités économiques du pays. « L’essence garantit le bon fonctionnement des entreprises et plein d’autres secteurs d’activité, c’est un produit transversal, on ne doit pas négliger son importation », conseille-t-il !



Oberde Charles

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