Le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a visité Haïti le samedi 1er juillet. Au cours de son court séjour dans le pays, Antonio Guterres s'est entretenu avec le Premier ministre, Ariel Henry, les membres du Haut conseil de la transition (HCT), ainsi que des acteurs politiques et de la société civile. Avant son départ, le diplomate a renouvelé son appel à la Communauté internationale en vue d'intervenir en Haïti dans le cadre d'une mission spéciale de sécurité en soutien à la Police nationale d'Haïti (PNH).
Lors d'une conférence de presse tenue à au salon diplomatique de l'aéroport Toussaint Louverture, Antonio Guterres a exprimé les préoccupations de l'ONU face à l'aggravation de la crise en Haïti. «La gravité de la situation exige une attention urgente et soutenue qui place les victimes au centre de nos préoccupations et de nos priorités. Il ne peut y avoir de sécurité durable sans un rétablissement des institutions démocratiques », soutient M. Guterres.
Antonio Guterres a renouvelé son appel à la communauté internationale pour qu'elle intervienne en Haïti en soutien à la Police nationale . «Je continue d’exhorter le Conseil de sécurité à autoriser le déploiement immédiat d’une force de sécurité internationale robuste qui viendrait assister la Police nationale d’Haïti dans la lutte contre les gangs », a déclaré le numéro un de l'ONU, appelant les partenaires internationaux à continuer à soutenir la PNH en matériels, équipements et formation.
Plus loin, le diplomate a condamné la violence des gangs criminels, en particulier leur recours au viol comme arme de guerre, qui cible spécifiquement les femmes. Il a appelé tous les acteurs à faciliter la tenue d'élections et à œuvrer en faveur du retour à l'ordre démocratique en Haïti.
Il s'est, par ailleurs, montré très préoccupé par la crise humanitaire qui sévit dans le pays en appelant la communauté internationale à intensifier sa réponse qui, selon lui, n'est pas à la hauteur des besoins de la population haïtienne. Antonio Guterres a déploré que le montant de 720 millions de dollars prévu pour soulager la population haïtienne ne soit financé qu'à hauteur de seulement 23 % jusqu'à présent.
En réponse aux questions des journalistes, le Secrétaire général a reconnu que les Nations unies ont commis des erreurs en Haïti, mais ont également contribué positivement dans de nombreux domaines. Il a recommandé l'intensification de l'aide octroyée au pays et a insisté sur la nécessité d'un dialogue inclusif, affirmant que c'est aux Haïtiens eux-mêmes de trouver une solution à la crise.
Dans un communiqué publié, la Primature a indiqué que les échanges entre le Premier ministre, Ariel Henry, et Antonio Guterres ont, notamment, porté sur plusieurs points tels l'insécurité, la crise humanitaire, la résurgence des cas de choléra, l'insécurité alimentaire, les élections générales.
Concernant la situation politique du pays, le chef du gouvernement a souligné les consultations qu'il a déjà entamées auprès des acteurs politiques et de la société civile, en vue d’élargir le consensus national.
Malgré la présence du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH) et la nomination de la nouvelle représentante, Maria Isabelle Salvador, le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a jugé nécessaire de se rendre personnellement en Haïti pour s'entretenir avec les acteurs locaux. Les observateurs restent en attente quant aux résultats concrets de cette visite.
Esdra Jeudy
