HAÏTI-CARICOM

Haïti doit se réorganiser pour influencer les décisions au niveau régional, a déclaré l’ex-ambassadeur Peterson Benjamin Noël

Alors qu'il y a quelques jours à peine que la CARICOM dont Haïti est membre depuis 2002 vient de célébrer ses 50 années de création, diverses interrogations se posent en ce qui a trait à la contribution de la CARICOM à Haïti pendant cette période de crise aigüe à laquelle fait face la République.  À cet effet, l'ancien ambassadeur d’Haïti auprès de la CARICOM, Peterson Benjamin Noël, estime que le pays doit se réorganiser, reprendre sa dignité afin de profiter et influencer les décisions au niveau de la CARICOM.  

 

Selon Peterson Benjamin Noël, la crise multidimensionnelle aigüe qui sévit en Haïti l'empêche au pays, aujourd’hui, de tirer profit de son intégration à la CARICOM. D’après lui, Haïti peut prendre un peu de la modernité de la CARICOM et faire un ensemble d'ajustements au niveau de ses cadres légaux afin de bénéficier des investissements étrangers et effectuer du commerce à l’échelle internationale. 

 

« La CARICOM n'a pas pour devoir de nous aider à nous en sortir de cette crise socio-économique et politique. Nous avons besoin de résoudre nos différends, de changer ce qui mérite d'être changé. Les missions des Nations unies n'ont jamais apporté des solutions durables, nous avons comme exemple, Haïti, Mali et Congo pour ne citer que ceux-là. Il faut cesser avec cette mentalité que les étrangers vont venir nous sauver. Il revient aux autorités concernées d'assumer leurs responsabilités pour le bien-être collectif. Nous devons penser à prendre notre destin en main, c’est ainsi les pays membres de la CARICOM pourront profiter de ce changement positif, ce qui sera bénéfique pour Haïti en retour, parce que parler de la CARICOM c'est parler des échanges commerciaux, de capitaux et de biens », a fait savoir l’ancien ambassadeur d’Haïti auprès de ladite organisation. 

 

En ce qui concerne les informations publiées par le Journal jamaïcain ( Gleaner) faisant croire qu'à partir de mars 2024, tous les pays membres de la CARICOM auront la libre circulation des personnes sur leurs  territoires respectifs, à l’exception d’Haïti, l’ancien ambassadeur se réserve de se prononcer à fond sur cette déclaration qui fait le buzz sur les réseaux sociaux. Toutefois, dit-il, si  les déclarations du Premier ministre, Ariel Henry, se révéleraient vraies, cela pourrait être,  fort probablement, une légèreté ou du moins au niveau du talking point d’Ariel Henry quelqu’un a pu lui donner une information qui n'est pas claire.  On n’a pas mentionné cette déclaration dans le communiqué du sommet. Je pense que c'est peut-être une erreur stratégique ou diplomatique qui a été faite par la délégation haïtienne, ou c'est un manque d'informations stratégiques, dit-il.

 

« La mise en place de la libre circulation des personnes, c'est une décision qui a été prise en 2005 par les chefs d’État et de gouvernement de la CARICOM et cette décision pour des raisons diverses, la majorité des pays de la CARICOM ne l'a jamais mise en œuvre. Ils ont pris la décision de se donner une date butoir,  mars 2024 pour la mettre en œuvre », explique l'expert en relations commerciales qui a, au passage, souligné que si cette déclaration est vraie, ce n’était même pas nécessaire de se pointer du doigt puisque beaucoup de pays de la Communauté caribéenne ne sont pas prêts au même titre qu’Haïti. Et chaque pays n'est pas au même niveau, conclut-il.

 

 

Vladimir Predvil 

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

0 COMMENTAIRES