CEPODE: deux journées scientifiques sur la migration, vulgarisation et partage d’expériences

En prélude à la Journée internationale de la population, le 11 juillet, les responsables du Centre en population et développement (CEPODE) ont lancé, deux journées scientifiques, les 10 et 11 juillet dans les locaux de la Faculté des sciences humaines (FASCH). Lors de cette première journée, plusieurs sujets ont été débattus avec plusieurs intervenants dont des professeurs, la coordonnatrice du groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (GARR) Katia Bonté ainsi que la militante des droits humains Colette Lespinasse. Cette journée scientifique sur la migration est inscrite dans le cadre de la diffusion, la vulgarisation des connaissances et du partage d’expériences du CEPODE.

En effet, cette activité a déroulé avec une exposition et vente d’ouvrage des panélistes ainsi que des numéros de revue. Dans une salle remplie d’étudiants, le thème «Haïti, d’une société d’immigration à une société», a été le premier sujet de la journée. Durant cette conférence, d’autres sujets ont été présentés par les professeurs Georges Eddy Lucien et Nora Brutus, tous deux professeurs à l’université d’État d’Haïti (UEH). Haïti territoire d’immigration par excellence : entre occultation et fabrication d’un savoir morcelé ainsi que la question de l’immigration des Haïtiens aux États-Unis : tendances actuelles et persistances des enjeux du désir de partir, figuraient parmi les thématiques abordées au cours de la première journée. Ces sujets pour le moins intéressants ont donné lieu à d'intenses échanges. Ces débats et discussions ont permis aux étudiants de mieux comprendre certains concepts. 

 

Dans son intervention, Katia Bonté, responsable de la structure GARR et mémorande en master en population et développement (MAPODE), s’est penchée sur les différents types de violence que subissent les femmes haïtiennes en République dominicaine.

 

« Chez les voisins, les commerçantes sont les plus vulnérables aux différents actes de violence. Dans les marchés frontaliers, une taxe varie dépendamment de la quantité de marchandise est réclamée par les collecteurs de frais qui sont tous des dominicains. Quand les marchandes refusent de payer, leurs effets ont été jetés. Elles sont livrées à elles-mêmes, souvent elles sont violées, battues et humiliées par les soldats dominicains », a déclaré la responsable qui a ensuite insisté à ce que les autorités haïtiennes mettent en application une bonne politique migratoire capable de soutenir les personnes éparpillées presque partout dans le monde.

 

Plus loin, Katia Bonté a relaté que la violence dans le travail domestique fait le quotidien de certaines Haïtiennes qui, parfois, se trouvent dans des conditions de maltraitance faites par des Dominicains.

 

«  Ce secteur féminisé devient de plus en plus risqué pour des migrantes qui ont des salaires les plus bas dans ce pays sans aucune couverture sociale et qui subissent toutes formes de violence, par exemple, le harcèlement sexuel et physique, privatisation de liberté au cas où elles désobéissent aux règlements on les confisque leurs salaires ou du moins leurs documents d’identités », a poursuivi la coordonnatrice.

Pour sa part, l’ex-coordonnatrice du GARR et militante des droits humains, Colette Lespinasse, a fait le point sur la question de la régularisation du statut des immigrantes et immigrants haïtiens en République dominicaine. Elle en a profité pour évoquer encore une fois la question de documents légaux qui constitue un problème majeur pour des migrants haïtiens évoluant en République dominicaine. Un inconvénient  qui entrave la légalisation de ces compatriotes, a alerté Madame Lespinasse.

 

De son côté,  l’initiateur de cette journée, Hancy Pierre, a fait savoir que la migration est valable pour tout le monde contrairement à ce qu’on dit. Cependant, il y a plusieurs types de migrations. Selon lui, la question de migration doit être mise sur la table des autorités haïtiennes pour pouvoir restructurer les choses conformément à la Déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen.

 

Il en a profité pour relater que des pays comme l’Inde, Cuba et autres exportent leurs compétences dans d’autres pays.  Ce qui est une preuve du profit de la migration dans le monde. Hancy Pierre a rappelé à la population haïtienne que tout le monde peut migrer tout en respectant les lois concernant la migration.

 

Veron Arnault

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