Force multinationale en Haïti: la Jamaïque rejoint le Kenya et les Bahamas

La Force de défense jamaïcaine se prépare à envoyer des soldats en Haïti dans le cadre du déploiement d'une force multinationale sous le commandement du Kenya. C'est le média jamaïcain Jamaic Gleaner, qui a publié l'information citant des sources gouvernementales sans toutefois préciser le nombre exact de soldats.

 

Déjà les Bahamas avaient répondu positivement à cet appel et se disent prêts à envoyer 150 personnes en Haïti pour aider la Police nationale à combattre les gangs armés qui terrorisent les quartiers.

 

Cette mobilisation internationale intervient à un moment où une recrudescence des actes de kidnapping est constatée notamment dans la région métropolitaine de Port- au Prince depuis environ deux semaines. La police, déjà en effectif insuffisant, n'est visiblement pas en mesure de neutraliser les gangs.

 

En parallèle, les États-Unis préparent une résolution à soumettre au Conseil de sécurité de l'ONU pour autoriser le déploiement de cette force multinationale en Haïti qui sera placée sous le commandement des Kenyans et leur fournir le soutien nécessaire en matériel, équipement et autres.

 

 

Malgré cette mobilisation, certains acteurs politiques demeurent sceptiques quant à l'efficacité d'une intervention militaire étrangère pour résoudre les problèmes d'Haïti. Le professeur Camille Chalmers affirme qu'en fait, ce sont les États-Unis qui vont se cacher derrière le Kenya pour diriger la force multinationale afin d'éviter notamment d'envoyer leurs propres militaires sur le territoire.

 

Le professeur évoque cependant les échecs des dernières interventions militaires dans le pays et plaide plutôt en faveur de réformes profondes à tous les niveaux, notamment politiques et économiques, pour résoudre les problèmes de façon durable.

 

Monsieur Chalmers dénonce également une certaine connivence entre les autorités haïtiennes et les bandits qui alimentent le chaos sur le territoire et compliquent la résolution du problème d'insécurité. Il préconise donc un soutien accru en faveur de la force de Police haïtienne afin qu'elle puisse rétablir l'ordre dans le pays.

 

En outre, il condamne la gestion du pays par le Premier ministre, Ariel Henry, et fustige sa demande d'intervention militaire qu'il considère comme une tentative de rester au pouvoir, de réviser la constitution et d'organiser des élections dont les conditions actuelles ne garantissent pas la fiabilité.

 

Monsieur Chalmers appelle ainsi à un éveil de toutes les forces vives du pays pour résoudre de manière définitive le problème de l'insécurité qui ronge Haïti.

 

 

Esdra Jeudy 

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