L’ex-Président provisoire Boniface Alexandre est décédé, à 87 ans, ce vendredi 4 août, en sa résidence privée, à Delmas 75. Selon ses proches, son état de santé s’était détérioré depuis quelque temps.
Il avait tenu les rênes de la présidence haïtienne de 2004 à 2006 alors que feu Gérard Latortue occupait la fonction de Premier ministre. Une équipe qui s’est forgée après le second départ pour l’exil de Jean-Bertrand Aristide.
Reconnu pour son intégrité et son sens des responsabilités, l’ex-président de la Cour de cassation de la République s’était attelé avec l’équipe gouvernementale au dur labeur de doter le pays d’un nouveau président et de parlementaires issus des suffrages directs.
L’homme de loi originaire de la commune de Ganthier dans le département de l’Ouest était aussi réputé d’être un grand juriste, ce qu’il n’avait de cesse revendiquer dans moult interventions publiques.
« Je suis un juriste », rétorquait assez souvent Boniface Alexandre pour réaffirmer son attachement aux lois et à la constitution du pays confronté en cette période à des turbulences sociopolitiques suite à la chute controversée de l’ancien président Aristide. Ce dernier, pour la seconde fois, n’avait pas pu achever son mandat.
La fin de la transition
Les élections générales de 2006 une fois réalisées, Alexandre Boniface, avait passé le maillet au président fraichement élu, feu René Préval, qui avait entamé un second mandat sous la bannière de la plateforme politique «Lespwa». Dès le premier tour, il avait remporté l’élection présidentielle avec 51,15 %.
La transition s’est achevée et l’ex-locataire du Palais national, celui de la Primature ainsi que toute l’équipe gouvernementale s’étaient accordé un satisfecit, ils avaient fait œuvre qui vaille.
Il faut aussi indiquer que cette période a également vu certaines réformes au niveau de l’administration publique. En effet, sous l’égide de Boniface Alexandre et de Gérard Latortue, les salaires des employés ont été revus à la hausse en vue de leur permettre de supporter le coût de la vie vu qu’ils figuraient parmi les plus bas de la région.
Sous l’administration Alexandre/Latortue, le statut des agents de la fonction publique a aussi connu une certaine modification, ces derniers ont joui d’une certaine protection légale et ne peuvent pas être ballotés au gré des aléas politiques.
L’ex-chef de l’État s’en va après avoir servi son pays qui lui doit une fière chandelle.
Pour le Premier ministre Ariel Henry, l’État a perdu un grand serviteur, un brillant avocat et juriste, un éminent professeur de droit civil et de procédures civiles.
« Me Boniface était un homme intègre, d’une grande moralité et qui faisait siennes les valeurs républicaines », a apprécié le chef de la Primature ajoutant qu’avec rigueur et modestie, il avait consacré presque une vie entière au service des justiciables et de la justice de son pays.
Dr Henry a enfin présenté, au nom du gouvernement et du peuple haïtien, ses sympathies à la famille de Boniface Alexandre, ses proches et ses anciens collaborateurs