Assassinat de Jovenel Moïse : 25 mois après

Vingt-cinq mois après l’assassinat du président Jovenel Moise, le dossier patine encore au niveau du cabinet d’instruction. L’avocat Michel Brunache dénonce la lenteur, le manque de volonté, l’incapacité de la justice haïtienne et l’ensemble des incohérences dans cette affaire. Certaines invitations sont plus ou moins pertinentes que d’autres, dit-il, soulignant que des personnes incarcérées au pénitencier national dans le cadre de cette affaire ne sont pas encore auditionnées.



 

« Personne ne peut déduire ou préjuger les résultats de l’instruction de l’enquête du juge Walter Voltaire qui est en charge du dossier d’assassinat de l’ancien Président Jovenel Moïse.  C’est le juge lui-même qui lance ses invitations, c’est lui qui prend en charge son dossier, qui écoute les témoignages et qui sait comment il doit orienter son enquête. Parfois certaines de ses invitations sont cohérentes, d’autres plus ou moins cohérentes et pertinentes », a déclaré l’ancien ministre de la Justice sous le gouvernement de Michel Joseph Martelly. 


 

Néanmoins, Me Brunache dit constater la lenteur de la justice haïtienne par rapport à ce dossier. Le mandat du juge qui est s’en charge actuellement est arrivé à terme depuis quelque temps. « Je pense que les principaux personnages qu’on devrait auditionner à l’avance dans ce dossier seraient les personnes qui ont avoué qu’ils étaient sur place lors du déroulement de l’action le 7 juillet 2021 », a confié Me Brunache. En ce sens, l’avocat avance que le pouvoir en place montre qu’elle n’est pas en mesure de traiter ce dossier. Il plaide pour qu’une commission de justice internationale prenne en charge le dossier en considérant les avancées de la justice américaine et les manques de ressources du côté des différents acteurs de la justice haïtienne.

 

 

De son côté, le juge Walter Wesser Voltaire, a déjà auditionné plusieurs anciens officiels de l’administration de Jovenel Moïse et des membres de la classe politique. Les anciens Premiers ministres Claude Joseph et Joute Joseph, l’ancien DG PNH, Léon Charles, l’ancien ministre des Travaux publics Transports et Communications (MTPTC) Joaséus Nader, Pierre Esperance, Nenel Cassy, entre autres ont déjà visité le carré du magistrat instructeur. 


 

25 mois après cet acte odieux, comme le constatent Me Michel Brunache et les observateurs de la société haïtienne, après les arrestations réalisées quelques heures après la date du 7 juillet, aucune autre personne n’a été arrêtée dans cette affaire. Badio Felix, l’un des suspects clés, selon la justice haïtienne est encore en cavale, plus d’une dizaine de personnes se trouvent en prison aux États-Unis alors que les autres arrêtés dans cette affaire sont encore au pénitencier national sans aucune suite dans leurs dossiers. Me Brunache croit que ce dossier doit être traité avec beaucoup de professionnalisme, de discrétion et de sévérité. En effet, il dit souhaiter que justice soit rendue au 58e président de la République d’Haïti. 



Oberde Charles

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