Haïti/RD/Migration

Entre rapatriements, refoulements et retours volontaires, 56 884 migrants haïtiens regagnent leur terre natale en juillet, selon le GARR

Dans son dernier rapport sur les activités migratoires entre Haïti et la République dominicaine, le Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés ( GARR) dit avoir recensé 56 884 migrants haïtiens rapatriés au cours du mois de juillet 2023.  Dans cette situation, le GARR demande aux autorités concernées de sortir de leur mutisme afin de condamner la violation des droits des migrants haïtiens et trouver des ententes avec la République dominicaine pour le respect leurs droits et dignité.

 

Parmi ces migrants haïtiens rapatriés au pays durant le mois de juillet, le GARR a fait savoir qu'il y a 23 569 compatriotes qui ont été pris de force par les autorités dominicaines, 19 866 ont été conduits vers les points officiels,  23 142 Haïtiens ont pris la décision de retourner en Haïti,  5173 migrants ont été refoulés alors que  8703 autres ont été conduits vers les points non officiels. De ce nombre également figure 32 988 hommes, 16 167 femmes, dont 440 en état de grossesse,  4070 garçonnets  et 3659 fillettes parmi lesquels 565 non accompagnés, ont relaté les responsables du Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés.

 

Selon le responsable de communication de cette structure, Sam Guillaume, ce rapport mensuel qui se penche sur la détérioration des conditions de vie des migrant.e.s haïtien.ne.s en République dominicaine est également marquée par des rapatriements brutaux qui ne font preuve d'aucune clémence envers les enfants, les femmes enceintes, ni les personnes âgées. Ces actions révoltantes ont suscité l'indignation de multiples organisations de défense des droits humains, dont le Groupe d'Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR), dit-il. 

 

 «Le GARR  croit fermement en une réponse qui provient avant tout d'Haïti. Les autorités compétentes ne peuvent plus rester silencieuses ; elles doivent agir avec responsabilité face à ces transgressions des droits de nos compatriotes et condamner sans équivoque les pratiques inhumaines perpétrées par les autorités dominicaines à l'encontre de nos concitoyens et concitoyennes haïtien.ne.s. Il est crucial d'entreprendre des démarches diplomatiques et humanitaires pour mettre un terme aux rapatriements forcés, et ainsi garantir le respect des droits fondamentaux des migrant.e.s haïtien.ne.ses en République dominicaine», a déclaré le responsable de communication de ladite organisation. 

 

Que ce rapport puisse éveiller la conscience de chacun quant à l'urgence d'une action concrète en faveur d'un changement authentique et tangible des conditions de vie des Haïtien.ne.s en République dominicaine. Chaque individu, qu'il soit haïtien ou non, doit être traité avec dignité, respect et équité, appelle-t-il.

 

Parallèment, M. Guillaume estime que la réalité de la communauté haïtienne en République dominicaine est empreinte de cruauté. «Victime d'une exploitation systématique, cette population est privée des droits les plus élémentaires tels que l'accès aux soins médicaux, aux opportunités d'emploi décent et à l'éducation. Ces violations non seulement contreviennent aux lois et conventions internationales, mais portent également atteinte à la dignité humaine. La situation a atteint un seuil critique, exigeant des mesures décisives pour contrer cette crise», a-t-il déploré.

 

Vladimir Predvil 

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