Le collectif de Défenseurs Plus dénonce les difficultés d'obtention des pièces d'identité

Dans un rapport présenté ce jeudi 28 septembre, le Collectif  Défenseurs Plus dénonce le laxisme du gouvernement face à la défaillance du système d'enregistrement et d'identification à travers les différentes régions du pays, particulièrement dans les communes frontalières avec la République dominicaine.

À travers cette étude réalisée sur le problème de l'identité récurrente en Haïti, l'organe de défense des droits humains met l'accent sur les difficultés ou l'impossibilité de se procurer des pièces d'identité telles que l'acte de naissance, l'extrait des archives, la carte d'identification nationale, le permis de conduire, l'acte de baptême, le certificat de baptême ou le passeport. Les investigateurs ont repris les données du directeur des archives nationales, Wilfrid Bertrand, pour indiquer que plus de trois millions d'Haïtiens et Haïtiennes n'ont pas de pièces d'identité.

Cette défaillance constatée au niveau du système d'enregistrement et d'identification national, a poussé les citoyens à s’adonner à la contrefaçon et d'autres formes d'altération pour acquérir les documents.

Dans ce travail consacré particulièrement au fonctionnement des bureaux d'état civil des communes: Ouanaminthe, d’Anse-à-Pitres, Gauthier, et Belladère, il révèle que le processus d'acquisition de pièces d'identité est de plus en plus inefficace dans les endroits reculés, où les clercs, les officiers d'état civil, sont quasiment absents. "Le problème lié à l'identité en Haïti est d'ordre anthropologique, communicationnel et historique dans le rapport opposant l'État et la nation. Il est aussi d'ordre infrastructurel, politique et jurico-administratif", ont souligné les responsables du collectif Défenseurs PLus.

Selon l'organisme, cette situation aggrave les conditions de vie des citoyens haïtiens dans les communes frontalières entre la République dominicaine et expose particulièrement ceux qui sont souvent en quête d'un mieux-être en terre étrangère et en territoire voisin, en fragilisant davantage les conditions des migrants séjournant dans des conditions irrégulières.

Cette investigation sur quatre communes attribue la défaillance du système d'enregistrement et d'identification haïtien à de nombreux facteurs tells que la dégradation de la situation sécuritaire et l'inaccessibilité qui empêchent les officiers de l'état civil de procurer ou de faire le dépôt des registres.

Parallèlement, l’organisation note également le manque de matériel, la nomination tardive des clercs dans les sections communales, le retard excessif dans l'acheminement des actes de naissance. "Selon l'officier de Ouanaminthe, depuis au moins dix ans, les cahiers n'ont pas été envoyés dans les registres des archives nationales, en conséquence, beaucoup de citoyens ne sont pas en mesure d'avoir un extrait des archives. À Anse-à-Pitres, depuis 2021, aucun cahier de registre n'a été acheminé au Parquet de Jacmel", a révélé l'enquête.

Pour résoudre les difficultés d'accès aux documents d'identité, le Collectif Défenseurs Plus demande aux autorités responsables de rendre accessibles les pièces d'identité à toute la population haïtienne, de prendre également des dispositions jurico-administratives relatives aux procédures d'acquisition de ces documents, tout en dotant les travailleurs dans le secteur de la production des moyens qui peuvent faciliter le travail, comme la numérisation.

 

Sheelove Semexant 

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