Déplacés de Carrefour-Feuilles : un appel à l'aide ignoré

Quelques semaines après la réouverture des classes, certains établissements scolaires servent encore d'abris aux déplacés qui attendent le soutien des autorités gouvernementales pour regagner leur domicile et se reloger dans d'autres endroits.

Depuis l'invasion des gangs de Grand-Ravine à Carrefour-Feuilles, des centaines de personnes sont logées dans des institutions scolaires comme le lycée Antenor Firmin, le lycée Marie-Jeanne et autres. Plus d'un mois après investi ces espaces, la situation des déplacés n'est pas améliorée si l'on se fie aux propos de certains d'entre eux interviewés par une équipe de la Radio Télé Pacific et du Journal le National.  Dans les centres d'hébergement, disent-ils, plus d'une centaine d'enfants sont privés du pain de l'instruction.

Jeanne, une déplacée rencontrée dit ne pas savoir où mettre la tête. C'est la première fois, dit-elle, que ses enfants ont du mal à aller à l'école. Elle en a profité pour faire la description de l'état de ce camp logé dans le nouveau local du lycée Alexandre Pétion à la rue Capois, non loin de la Rue Romain.

«Nous sommes dépourvus de tout, nos enfants sont incapables de se faire beaux avec leurs uniformes, cependant les responsables de l'État restent bouche bée. On n'en peut plus, nous sommes mal nourris, nous vivons dans un état déplorable», a-t-elle poursuivi tout en informant que  sa maison a été incendiée au passage des malfrats.

Selon l'un des responsables du camp d'hébergement dans les locaux du lycée Alexandre Pétion, des lycéens se sont présentés, ce lundi 2 octobre, en uniforme dans l'objectif de regagner leur salle de classe.

«Ce camp qui contient 116 familles pour plus de 300 personnes est devenu un véritable enfer pour les déplacés», a-t-il déclaré.

Dans le lycée Marie Jeanne, des déplacés ont relaté qu'ils vont poursuivre leur mouvement revendicatif afin de forcer les autorités à prendre des décisions pour les retirer de ce merdier.

Pour cette jeune fille de 17 ans, retourner à l'école est son vœu le plus cher pour cette année. Issue d'une famille monoparentale, elle veut boucler ses études classiques pour entrer à l'université afin d'alléger la souffrance de sa mère qui lutte pour son éducation depuis sa petite enfance.

Ce lundi, des réfugiés du lycée Marie Jeanne et du Cent Cinquantenaire, mécontents de la situation actuelle, ont manifesté à travers les rues où ils ont paralysé pendant des heures la circulation à la rue Capois et à l'Avenue Jean Paul II. Les manifestants en colère ont érigé des barricades à l'aide de grosses pierres et quelques matériels utilisés par des commerçants en vue de protester contre les responsables de ces centres qui leur ont annoncé que les activités académiques seront reprises le 9 octobre prochain.

 

Veron Arnault

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