Crise haïtiano-dominicaine

La Fondation Zile appelle à la diplomatie civile pour résoudre la tension entre Haïti et la République dominicaine

La Fundacion Zile (FZ) renouvelle ses propositions en ce qui a trait à l'usage de la « diplomatie civile » pour un dialogue avec et entre les communautés directement impliquées dans la construction du canal concernant la Rivière Massacre, « Haïti et la République dominicaine ». Face à la réalité d’une responsabilité partagée dans la gestion dudit dossier, ladite Fondation exhorte les parties à jouer leur partition respective.

Aujourd’hui, la crise autour du canal comprend quatre acteurs ; le gouvernement haïtien, le gouvernement dominicain, et les associations paysannes haïtiennes et dominicaines impliquées, souligne la Fundacion Zile, tout en laissant comprendre que les intérêts de toutes les parties prenantes doivent être préservés.

« Haïti qui défend son droit souverain d’usage des eaux de la rivière. La RD qui défend son droit de regard sur l’usage que peut faire sa voisine des eaux de la rivière. Les communautés rurales de Ferrier et de Ouanaminthe qui font face à une sécheresse et un besoin réel d’irrigation pour leurs plantations. Les agriculteurs dominicains de la Vigie et de Cabonero qui sont inquiets de ne pas pouvoir recevoir en aval l’eau nécessaire à leur culture rizicole ou leur élevage », relate cette structure qui estime que dans un souci de transparence, toutes les parties prenantes devraient participer au nouveau dialogue autour du canal avec l’observation de la société civile binationale comme gardienne des rapports de fraternité qui doivent perdurer entre les deux peuples de l’ile Quisqueya.

La Fundacion Zile poursuit dans sa note en date du 28 septembre 2023 pour dire que les deux pays devraient définir de nouveaux accords et mécanismes favorisant une gestion plus transparente des ressources hydriques et environnementales binationales. Haïti devrait préparer et remettre à la Partie dominicaine un dossier technique complet d’ingénierie et d’études sur l’impact environnemental du canal en vue de répondre à toutes ses inquiétudes particulièrement en ce qui a trait à une éventuelle déviation des eaux de la rivière et la possibilité d’inondations des zones avoisinantes en Haïti et en République dominicaine, avancent les responsables de la FZ.

La République dominicaine devrait, pour sa part, soumettre à la contrepartie haïtienne les plans des prises, canaux et aqueducs connectés sur la rivière Massacre afin de déterminer s’ils n’affectent pas de manière significative en aval le flux de la rivière. Ensuite, la réactivation du canal de la Aduana (Douane) désaffecté depuis 2007 doit être aussi prise en compte dans les études et négociations, car elle a pour objectif de réduire sensiblement sinon éliminer tout écoulement en aval, ajoutent-ils.

« Il est entendu que toute nouvelle négociation devrait commencer par la reconnaissance par la République dominicaine du droit souverain de la République d’Haïti d’utiliser les eaux de la Rivière Massacre et toute autre ressource hydrique binationale vu que l’insistance sur le rejet du projet du canal a créé la perception qu’elle refuse ce droit à sa contrepartie en violation du Traité de 1929. »

Néanmoins, la Fundacion Zile (FZ) regrette d’une part que la Partie haïtienne ait fait montre au début de la crise d’un manque de leadership évident dans la gestion de ce dossier, notamment par son mutisme incompréhensible alors que le sujet dominait l’actualité et provoquait une réunion du Conseil National de sécurité de l’autre côté de l’ile. D’autre part que la partie dominicaine ait été trop vite en besogne en donnant un ultimatum au lieu d’attendre les conclusions des travaux de la Table hydrique.

 

Vladimir Predvil 

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